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Combien vont coûter les émeutes? Au moins 200 millions d’euros pour les coûts directs

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Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, Emmanuel Lechypre fait les premiers comptes pour les coûts des émeutes.

Combien vont coûter les émeutes de ces derniers jours à l’économie française? Il y a d’abord les coûts directs. Les bus brulés, une petite quarantaine, sachant qu’un bus coûte entre 200.000 et 550.000 euros. Les tramways lourdement endommagés voire détruits, ça ne concerne que quelques rames, mais des rames qui valent entre 2 et 5 millions d’euros. Il y a aussi le mobilier urbain, ainsi que les voitures qui ont brûlé, il y en a plus de 2.000.

Et puis il y a bien sûr tous les magasins détruits et pillés: 250 agences bancaires, 200 débits de tabacs, 200 magasins de grande distribution et de restauration rapide, plusieurs centaines de boutiques de mode ou d’articles de sport.

Le coût global sera sans doute proche des émeutes de 2005 ou du mouvement des gilets jaunes: entre 200 et 250 millions d’euros.

Des coûts indirects très importants

Et il y a également les coûts indirects. Ce sont les transports publics fermés le soir qui ont empêché des milliers de gens de se déplacer, tous les salariés des magasins détruits qui vont se retrouver au chômage, les autres magasins qui ont tiré le rideau alors que c’était le début des soldes.

Ce sont les annulations de réservation dans l’hôtellerie et la restauration dans tous les territoires touchés, mais aussi dans tout le pays, notamment de la part des touristes étrangers. Et là, on ne compte plus en millions mais en milliards.

Les assurances peuvent se retourner contre l’Etat

Qui va payer? Évidemment, les assurances (tous risques pour les particuliers, pertes d’exploitation pour les commerçants). Mais les compagnies ont la possibilité de se retourner contre l’État en l’estimant responsable des dommages.

Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a par ailleurs annoncé une batterie d’aides: possibilité de bénéficier de report de charges sociales et fiscales pour les entreprises en difficulté, extension des délais de déclaration aux assurances, simplification des démarches, prolongation des soldes... Par le biais de l’Etat ou des communes, cela coûtera cher au contribuable.

Emmanuel Lechypre