RMC
Économie

Compte épargne temps universel (Cetu): un accord trouvé entre les négociateurs, sans le Medef

Michel Picon, président de l'U2P

Michel Picon, président de l'U2P - Emmanuel Dunand

Le "Cetu" permet d'épargner ses congés payés tout au long de sa carrière, même s'ils changent d'entreprise, pour les utiliser ou se les faire payer plus tard, ou encore pour partir à la retraite plus tôt.

Le compte épargne temps en passe de devenir universel... Emporter son bagage de congés inutilisés avec soi, tout au long de sa carrière: c’était une promesse d’Emmanuel Macron en 2022.

Plusieurs syndicats sont parvenus ce mardi 23 avril 2024 à s'accorder avec une organisation patronale, l'U2P, sur la création d'un compte épargne temps universel (Cetu) et le sujet des reconversions professionnelles, sans les deux autres organisations patronales, Medef et CPME.

Au nom de l'U2P, qui représente les artisans, commerçants et professions libérales, Pierre Burban a salué un "très bel accord" sur le Cetu et souligné "un certain consensus" sur les reconversions, tandis que le négociateur CFDT Yvan Ricordeau a fait part d'un avis "positif bien sûr sur le Cetu, mais aussi sur les reconversions".

Un accord qui servira de base pour la nouvelle loi Travail

Aujourd'hui, seuls 10 à 15% des salariés bénéficient d'un compte épargne temps "classique" et peuvent poser un surplus de RTT ou congés payés pour les utiliser ou les monétiser.

L'accord devrait permettre à tous les salariés d'en bénéficier et ces congés seraient transférables lorsqu'un salarié change d'entreprise, ce qui n'est pas possible aujourd'hui. La caisse des dépôts en assurerait la gestion et dans le projet d'accord, le salarié pourrait en profiter au bout de trois ans d'ancienneté, ou immédiatement pour aider un proche ou à la naissance d'un enfant.

L'Union des entreprises de proximité (U2P), organisation patronale minoritaire, a pris l'initiative d'engager une nouvelle négociation sur le Cetu et les reconversions professionnelles après l'échec le 10 avril des discussions sur le "pacte de la vie au travail".

Après deux séances, les négociateurs sont parvenus à deux textes distincts. Le premier sur le Cetu, devrait avoir l'aval de la CFDT, CFTC et peut-être de FO, sous réserve de l'approbation par les instances de ces organisations. La CGT a dit clairement qu'elle ne signerait pas, la CFE-CGC y voyant un système "trop incertain".

Le second sur les reconversions a reçu un avis positif de la CFDT, CFTC, et de la CFE-CGC, FO reconnaissant "quelques avancées", tandis que la CGT y a vu "un pari". Le Medef et la CPME, très hostiles au Cetu, n'ont pas assisté aux négociations, jugeant la démarche de l'U2P "déloyale".

Mais le ministère du Travail l'assure: cet accord sera une base sur laquelle le gouvernement s'appuiera pour sa nouvelle loi Travail prévue à l'automne.

H.T et C.A