Compte épargne temps universel: "Prendre en compte que le salarié va travailler plus longtemps"

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, la création d'un compte épargne temps universel (Cetu) permettant aux salariés d'épargner des congés tout au long de leur carrière, a de bonnes chances de faire l'objet d'un accord entre plusieurs syndicats et une organisation patronale mardi prochain.
"Il s'adresse à tous les salariés, quelle que soit la taille de l'entreprise ou le statut", a expliqué ce samedi Isabelle Mercier, secrétaire nationale de la CFDT, dans la Matinale Week-end sur RMC. "Il pourra épargner du temps, déposer des primes, son intéressement et pourra l'utiliser selon ses besoins personnels et familiaux".
Compte géré par les Caisse des dépôts
Un accord devrait être finalisé mardi prochain, avec l'objectif que cet accord interprofessionnel "aille ensuite au gouvernement et soit transcrit dans une loi à l'automne", a-t-elle indiqué.
La particularité de ce Cetu, c'est qu'il ne sera "plus rattaché à l'entreprise" mais "au salarié", s'est félicitée Isabelle Mercier. "Cela répond à la vie des salariés, qui ont envie d'équilibrer le travail et la vie perso de manière différente". La syndicaliste a appuyé sur le fait qu'il était "important" que le Cetu "soit un compte extérieur, géré par les Caisses des dépôts et consignations".
"Le salarié pourra utiliser ce temps tout au long de sa carrière", explique Isabelle Mercier
Trois modalités seront prévues, à savoir le motif médical d'accompagnement, sans condition d'ancienneté dans l'entreprise et pour lequel il faudra prévenir un mois et demi à l'avance ; l'engagement associatif, qui exigera 1 an d'ancienneté ; et le voyage personnel, avec 36 mois d'ancienneté pour mois poser un mois.
La 5e semaine de congés payés pourra être déposée
Les salariés pourront déposer leur 5e semaine de congés payés ainsi que leurs RTT, heures supplémentaires et congés conventionnels. "Uniquement la 5e semaine car on est attaché à la santé, la lutte contre l'usure et cela passe par avoir des vacances", a justifié Isabelle Mercier.
Selon elle, le Cetu est aussi un bon moyen de pallier à la réformer des retraites qui a entériné le passage du départ de l'âge légal de 62 à 64 ans. "C'était l'un des enjeux de cette négociation de pouvoir aménager autrement sa fin de carrière pour les salariés qui vont travailler plus longtemps [...] On pourra partir à la retraîte plus tôt ou aménager son temps de travail sur un temps partiel", a-t-elle exposé.
"On ne peut pas perdre sa vie à la gagner"
"Il faut prendre en compte que le salarié va travailler plus longtemps et on ne peut pas perdre sa vie à la gagner", a souligné Isabelle Mercier. "Il y a un vrai enjeu à travailler sur les conditions et l'organisation du travail".