Déficit: les retraités doivent-ils passer à la caisse? "Les gens de mai 68 ont profité grassement"

Comment réduire le déficit de la France, qui "risque de dépasser" les 6% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 selon le gouvernement? Pressé par une procédure européenne pour déficit excessif, le gouvernement a promis de réduire les dépenses publiques, et compte également demander un "effort" aux Français les plus aisés. Certains estiment qu'il faut aller plus loin et dégraisser notre système de retraites qui ferait fait peser une pression trop forte sur la dépense publique en raison du ratio retraités/actifs qui augmente, vu que l'on vit plus longtemps.
Médecin et chroniqueur dans Les Grandes Gueules, Jérôme Marty a livré un coup de gueule très remarqué ce vendredi, estimant que c'est à cette génération dorée de mettre la main à la pâte aujourd'hui pour venir en aide aux finances du pays.
"On parle de retraités qui n'ont pas laissé la maison dans l'état dans lequel ils l'ont trouvée"
"On ne parle pas des vieux retraités qui ont reconstruit la France. On parle des retraités qui n'ont pas laissé la maison dans l'état dans lequel ils l'ont trouvé", lance-t-il.
"Tout ce qu'on connaît aujourd'hui, c'est aussi en partie à cause des gens de mai 68 qui ont profité grassement de la vie et qui n'ont rien laissé à ceux qui ont suivi", tacle le médecin.
"Ils se sont présentés comme une génération de jouisseurs. Aujourd'hui, les jeunes rament pour essayer péniblement de redresser un pays qu'ils ont brisé. Le choc climatique, c'est aussi eux. Cette génération de jouisseurs qui vit très bien sa retraite va effectivement peut-être devoir donner à ceux qui les suivent", soumet-il.
"La catégorie qui devrait le mieux s'en sortir, ça devrait quand même être ceux qui travaillent", abonde la coach de vie Joëlle Dago-Serry.
Les retraités contre-attaquent
Joëlle, retraitée de Gironde, "bondit" car elle a travaillé dur, depuis l'âge de 18 ans, dans une famille d'arboriculteurs. Et ne se retrouve pas dans une description de "profiteuse".
"On ne sortait pas, on n'allait pas au resto... J'avais un papa artisan, on a des petites retraites... Ceux qui ont des retraites de 10.000, 15.000 euros par mois, ok à la limite, et encore", tacle-t-elle.
Max, retraité du côté de la Vendée, n'est pas prêt à mettre la main à la poche pour aider le pays. Ayant pris sa retraite à 57 ans, il estime qu'il a beaucoup de difficultés à vivre. Marcelle également retraitée, est également scandalisée d'être stigmatisée.
"J'ai travaillé 42 ans dans l'administration, mon mari 43. Nous avons acquis une maison principale et une secondaire et on paye des taxes, on a cotisé pour la génération d'avant, et là ce serait fini?", s'interroge-t-elle.
Elle vise les politiques qui ne sont "jamais comptables de leurs erreurs", évoquant les 35 heures notamment.
En tout cas, la perspective économique est morose: à politique inchangée, les économies nécessaires ont été chiffrées à 110 milliards d'euros à l'horizon 2027 par le Trésor. Un effort massif qui nuirait à la croissance française, selon la Cour des comptes.