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Économie

Dette: objectif "prioritaire" donné à la baisse des dépenses alors que le déficit public explose

Le ministre de l'Économie Antoine Armand et le ministre du Budget Laurent Saint-Martin (à droite), accompagnés du ministre délégué à l'Industrie, Marc Ferracci et de l'ancienne ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, le 22 septembre 2024 à Bercy

Le ministre de l'Économie Antoine Armand et le ministre du Budget Laurent Saint-Martin (à droite), accompagnés du ministre délégué à l'Industrie, Marc Ferracci et de l'ancienne ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, le 22 septembre 2024 à Bercy - GEOFFROY VAN DER HASSELT

Le déficit public "risque de dépasser" 6% du PIB en 2024, selon le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, qui s'exprimait ce mercredi devant la commission des Finances. Il a également annoncé que le projet de loi de finances pour 2025 serait présenté aux parlementaires "la semaine du 9 octobre".

Alerte rouge dans les caisses de l'Etat ? Le déficit public français "risque de dépasser" 6% du PIB cette année, contre 5,1% initialement attendus, a déclaré le ministre du Budget Laurent Saint-Martin mercredi.

"Oui, la situation de nos finances publiques est grave, et je n'irai pas par quatre chemins: en 2024, le déficit public risque de dépasser les 6% du PIB", a-t-il annoncé devant la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Il a par ailleurs indiqué que le projet de loi de finances pour 2025 serait présenté aux parlementaires "la semaine du 9 octobre". "Je vous confirme que la semaine du 9 octobre sera la semaine du dépôt du projet de loi de finances pour 2025", a déclaré le ministre du Budget.

Un report jusqu'au 31 octobre pour présenter la trajectoire financière de la France à Bruxelles

Le ministre de l'Economie Antoine Armand a de son côté annoncé que la France a "obtenu" un report jusqu'au 31 octobre pour présenter sa trajectoire financière à Bruxelles, un document qui était initialement attendu en septembre.

"Ma mission est de conserver un lien de confiance avec nos partenaires et de leur présenter une trajectoire économique et financière qui soit à la fois soutenable, cohérente et crédible", a déclaré Antoine Armand devant les députés de la commission des Finances.

La priorité : baisse des dépenses

Autre annonce forte : le rétablissement des comptes publics passera "prioritairement" par une baisse des dépenses, assure le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, alors que des potentielles hausses d'impôts ont rapidement fait grincer des dents.

Laurent Saint-Martin a détaillé les deux "principales raisons" du dérapage massif du déficit public en 2024: d'abord des recettes fiscales "moins importantes que ce qui était attendu", un écart qui s'explique, selon lui, "par la composition de la croissance, davantage tirée par les exportations que par la consommation", engendrant moins de TVA qu'espéré. Cela s'explique aussi "par l'attentisme des acteurs économiques depuis quelques mois, et qui dit moins d'activité dit moins de recettes", a-t-il dit.

Les entreprises en particulier ont suspendu de nombreux investissements et embauches en attendant de savoir quel Premier ministre succéderait à Gabriel Attal après la dissolution de l'Assemblée nationale.

Par ailleurs, "les dépenses des collectivités territoriales ont été plus élevées que la trajectoire ne le prévoyait, de l'ordre de 16 milliards d'euros pour 2024".

J.A. avec AFP