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Duralex reprise par ses salariés: "On est prêts à mettre les bouchées doubles"

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Le projet de Scop des salariés de Duralex a été retenu vendredi par le tribunal de commerce d'Orléans. Les 226 emplois sont donc sauvés, un "énorme soulagement" et les 150 salariés désormais décisionnaires affichent des ambitions: "On est prêts à mettre les bouchées doubles pour retrouver des marchés et lancer de nouvelles gammes", a expliqué sur RMC Laura Cerandon, déléguée CFDT.

Les 226 emplois de Duralex sont sauvés: le tribunal de commerce d'Orléans a validé vendredi le projet de Scop des salariés pour poursuivre l'activité de cette verrerie française connue dans le monde entier pour sa vaisselle réputée incassable. 150 salariés de l'entreprise y ont déjà investi "500 euros de leur poche", selon la CFDT, syndicat majoritaire.

Un projet et des ambitions

"On revient de très loin. Le moral est là. Ça été un ascenseur émotionnel", confie ce dimanche sur RMC, dans la Matinale olympique week-end, Laura Cerandon, déléguée CFDT au sein de l'entreprise.

Les salariés sont déterminés à faire perdurer le savoir-faire de la mythique verrerie et affichent leurs ambitions: "On est prêts à travailler à mettre les bouchées doubles s’il le faut pour retrouver des marchés, lancer de nouvelles gammes, faire tout un tas de belles choses, que l’aventure continue", explique Laura Cerandon.

"On est ravis car on garde l’ensemble des salariés. On le voulait absolument", explique Laura Cerandon

Certains songent à écouter leurs vacances d'été pour se mettre rapidement au travail. "Plutôt on démarre, plutôt on gagne. On va se retrousser les manches, on ne comptera pas nos heures s'il le faut. On est obligé de faire tout ce qu'il faut pour que cela fonctionne", abonde Bérangère Perthuit, salariée de l'entreprise depuis 16 ans.

L'invité du jour : Laure Cerandon - 28/07
L'invité du jour : Laure Cerandon - 28/07
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" Énorme soulagement"

Cette dernière a versé des larmes de joie quand elle a appris que son poste étazit sauvé, comme celui de ses 225 collègues. "C'est un énorme soulagement. Il y a eu des applaudissements et des yeux rouges dans le tribunal", confie-t-elle.

L'épilogue heureux de longues semaines de stress et d'inquiétude pour cette femme de 38 ans, arrivée comme interimaire en 2008, aujourd'hui responsable transports et désormais nouvelle actionnaire de l'entreprise. "Je suis très fière de voir que je fais partie de l'équipe qui va changer le sort de Duralex", dit-elle.

Le soutien des élus locaux, un "baume au coeur" pour les salariés

Le projet de Scop a reçu l'appui des élus locaux, dont celui de la région, qui a promis son soutien sous forme de garantie bancaire. Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a évoqué "un succès pour les salariés" et "une vraie victoire sociale" pour "une entreprise emblématique", dans un communiqué.

La métropole d'Orléans a proposé de racheter le site de la verrerie, pour une somme évaluée entre 5 et 8 millions d'euros. Son président, Serge Grouard, a loué un projet industriel "très robuste", permettant "de porter une dynamique de redévoloppement intéressante".

Un soutien des élus locaux, de longue date, qui a donné du "baume au coeur" aux salariés, selon Laura Cerandon. "Ils nous ont soutenu tout du long. Quand on a appris le placement en redressement judiciaire, on a pris un coup de massure derrière les oreilles. Ils nous ont accompagnés, ils étaient encore avec nous vendredi au tribunal."

Léo Manson et Nicolas Traino