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Impôts: à qui profitent les baisses d’impôts parmi les classes moyennes?

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Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, Emmanuel Lechypre se penche sur la volonté d’Emmanuel Macron de faire baisser les impôts des classes moyennes, déjà concernées depuis le premier quinquennat.

Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche dans une interview à L’Opinion qu’il allait poursuivre la baisse des impôts pour la classe moyenne. En l’occurrence, c’est plutôt le bas de la classe moyenne qui est visée, celle qui gagne en 1.500 et 2.500 euros par mois, qui gagne trop pour être aidée, et pas assez pour bien vivre.

La difficulté, c’est que même si on resserre sur cette tranche de revenus, c’est une population très hétérogène, composée de salariés, d’artisans, de commerçants, de fonctionnaires, qui vivent dans des zones géographiques aux caractéristiques différentes…

L’autre difficulté, c’est que beaucoup de mesures ont déjà été prises. La fiscalité pesant sur les ménages a déjà baissé de 25 milliards d’euros lors du premier quinquennat: suppression de la taxe d’habitation, rétablissement de la défiscalisation des heures supplémentaires, baisse de l’impôt sur le revenu (2e tranche de 14 à 11%), baisse des cotisations sociales. Et plus récemment, la suppression de la redevance audiovisuelle.

Et c’est précisément le bas de la classe moyenne qui en a le plus profité. L’OFCE et l’Institut des politiques publiques montrent que son pouvoir d’achat a progressé deux fois plus que celui la classe moyenne aisée et trois fois plus que celui des plus modestes.

Trois pistes principales

Qu’est-ce que le gouvernement peut faire de plus? C’est une équation compliquée car 28% des Français seulement ont le sentiment que les impôts ont baissé ces dernières années, selon un sondage Elabe, et Bruno Le Maire a promis de serrer les boulons côté finances publiques.

Trois pistes: diminuer encore les premières tranches de l’impôt sur le revenu, ce qui veut dire aussi créer peut-être plus de tranches pour que l’impôt soit plus progressif (cinq, aujourd’hui). A l’étude aussi, le passage d’une demi-part à une part pour le premier enfant: plus il y a de parts dans un foyer, moins on paye d’impôts. Enfin, toucher au mécanisme très complexe de la décote, un système complexe qui permet d’alléger les revenus les plus modestes.

Emmanuel Lechypre