La CPME se dit prête à négocier sur l'âge de départ à la retraite à 64 ans mais pas sans concession

Alors que la Cour des comptes s'apprête à dresser l’état de santé de notre système de retraites, la CPME se dit prête à étudier la question du départ à la retraite à 64 ans. C'est ce qu'a déclaré Amir Reza-Tofighi, président de la deuxième organisation patronale française dans une interview donnée aux Échos.
Il se dit prêt à revenir sur l'âge de départ comme réclamé par les syndicats, mais ce ne sera pas sans concessions. Une condition pour cela, indexer l'âge de départ à la retraite sur l'espérance de vie.
Amir Reza-Tofighi veut un "mécanisme automatique". En bref, lorsque l'espérance de vie des Français augmente, l'âge du départ à la retraite doit lui aussi reculer. De quoi "éviter un débat politique à chaque fois" dit le patron de la CPME.
Un âge maximal fixe?
Ce système n'est pas nouveau, il est déjà appliqué dans près d'un quart des pays de l'OCDE. Et financièrement, ça fonctionne pour Pascal de Lima, économiste.
“Évidemment, l’allongement de la vie active suit l’allongement de l'espérance de vie et donc ça va stabiliser le rapport entre les cotisants et les retraités. Ça permet aussi d’anticiper les déficits liés au vieillissement démographique sans nécessité de hausse des cotisations ou de baisse des pensions en particulier”, estime-t-il.
Un système qui ne convient pas à François Hommeril, président de la CFE-CGC. "Cette proposition là on la connaît, c’est une proposition qui vient nous dire que le progrès doit s’arrêter. Avant on passait 5 ans à la retraite. Et puis petit à petit le progrès a fait qu’on a pu allonger ce temps passer à la retraite. Et là voilà des gens qui viennent nous dire, c’est fini le progrès, on arrête, 20 ans à la retraite c’est bien assez. Moi je ne suis pas d’accord. Le progrès c’est quelque chose qui doit se partager il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que la fortune des milliardaire qui augmente", dénonce-t-il sur RMC ce mardi.
Pour l'économiste Pascal de Lima, la mesure doit rester souple pour être juste. Par exemple en instaurant un âge maximal de départ ou en intégrant la pénibilité au calcul.