"En France, on n'aime pas le commerce!": la colère de Dominique Schelcher sur les fermetures d'enseignes

Jennyfer, Camaïeu, NafNaf, Kookaï, GoSport... Les difficultés des enseignes de commerce s'accumulent ces dernières années dans un relatif anonymat qui fait bondir le patron des magasins U, Dominique Schelcher. Il estime que l'émoi suscité par ces annonces n'est pas à la hauteur de la gravité de la situation.
Le PDG de Cooperative U illustre son propos avec la mobilisation politique traditionnellement rapide lorsque l'on annonce des suppression de postes dans le domaine de l'industrie, prenant pour exemple le remous créé par les licenciements annoncés chez Arcelor Mittal fin avril. Sur les réseaux sociaux et sur RMC ce mardi 6 mai, Dominique Schelcher lance l'alerte.
"C'est plus qu'un coup de gueule, c'est un cri du coeur", explique-t-il face à Apolline de Malherbe.
"Est-ce que les vendeurs et vendeuses ne méritent pas la même attention?"
"Cette myriade de plans de licenciements.... On en est à mon avis à 50.000 emplois supprimés depuis 2010 et personne n'en parle. Où sont les mobilisations ? Où sont les accompagnements. Est-ce que les vendeurs et vendeuses ne méritent pas la même attention?", interroge-t-il.
"Pour le prêt-à-porter c'est 83% de femmes. Pourquoi n'en parle-t-on pas ? Pourquoi personne n'est au chevet de ça? C'est ça qui est choquant aujourd'hui", juge-t-il, qualifiant la situation globale de "plan social à bas bruit que personne ne voit".
Dominique Schelcher estime que la concurrence est en quelque sorte déloyale avec certains acteurs étrangers du commerce. "Ce que demandent les commerces c'est de se battre avec équité avec un certain nombre d'acteurs qui viennent souvent de l'étranger", lance-t-il.
Impôts: Schelcher pointe Shein du doigt
"Que ce soit les chaînes de hard-discount qui envahissent la France avec des produits d'improtations pas toujours contrôlés de la même façons, et le e-commerce, c'est 600 avisions chaque nuit qui font déferler des produits pas contrôlés ni soumis aux mêmes impôts", enrage-t-il.
Dominique Schelcher pointe notamment le géant chinois Shein, notant qu'il paient 273.000€ d'impôts sur 1.6 milliard de chiffre d'affaires. "C'est moins qu'un Super U moyen!", illustre-t-il.
"On ne travaille pas à armes égales", regrette-t-il.