RMC
Économie

Les députés socialistes exigent un gel des tarifs de l'électricité

Les prix de l'électricité vont encore augmenter au 1er février.

Les prix de l'électricité vont encore augmenter au 1er février. - RMC

Les députés socialistes, dénonçant une décision "purement politique" et "injuste", ont déposé lundi un texte visant à geler les prix de l'électricité, au lendemain de l'annonce par Bercy d'une hausse des tarifs allant jusqu'à 9,8% à partir du 1er février.

Alors "qu'une personne sur cinq est en situation de précarité énergétique, une nouvelle augmentation de 10% des prix de l'électricité serait une décision d'une violence sociale terrible", a dénoncé le député socialiste Philippe Brun, auteur de la proposition de loi co-signée par la quasi-totalité du groupe.

Cette proposition vise à modifier la loi de finances 2024 pour retirer la possibilité au gouvernement de modifier par arrêté l'accise sur l'électricité. Mais les socialistes risquent de se heurter à un problème pour l'inscrire à l'agenda de l'Assemblée: s'ils bénéficient d'une journée réservée à leurs textes le 29 février, il est trop tard pour inscrire celui-ci.

"Nous la proposons à la co-signature aux députés de la majorité qui sont contre cette explosion que rien ne justifie", annonce M. Brun, contacté par l'AFP, qui propose d'en faire un texte transpartisan, éligible à un examen parlementaire lors de semaines dédiées.

Les prix de l'électricité ont bondi de plus de 40% en 2 ans

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a confirmé dimanche une hausse des tarifs de 8,6% à 9,8% selon les contrats, une décision conforme à l'engagement du gouvernement de mettre fin progressivement au "bouclier tarifaire" mis en place fin 2021 pour limiter les hausses des tarifs.

"On est en train de faire payer aux Français le coût d'un bouclier tarifaire qui a été inventé par l'État pour payer la spéculation des énergéticiens. Je dis qu'il faut au contraire taxer les grands profits des énergéticiens", a commenté M. Brun auprès de l'AFP.

La mesure annoncée est fortement critiquée depuis quelques semaines par les oppositions qui rappellent que les prix de l'électricité ont bondi de plus de 40% en deux ans. Dans un communiqué paru lundi, les sénateurs du groupe communiste ont eux dénoncé un "racket", au "détriment du bien-être de nos concitoyens".

"C'est une décision difficile, mais (...) nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement dans de nouvelles capacités de production électrique et puis pour sortir définitivement du quoi qu'il en coûte", a argué Bruno Le Maire, annonçant que la prochaine hausse aurait lieu "1er février 2025".

Selon lui, la hausse de taxe rapportera 6 milliards d'euros cette année.

CA avec AFP