Les Français n’ont jamais autant épargné, malgré l’inflation

On parle de salaires trop bas, de baisse du pouvoir d’achat avec l’inflation, et pourtant jamais les Français n’ont autant épargné. Jamais les Français n’ont eu autant d’argent placé sur l’assurance-vie (plus de 1.900 milliards d’euros), sur leur livret A (550 milliards d’euros) et sur les autres livrets d’épargne populaire. Jamais l’encours des plans d’épargne salariale et plans d’épargne retraite d’entreprise n’ont été aussi élevés, en hausse de plus de 13% sur un an.
Si on prend en compte toute l’épargne des Français, elle représente aujourd’hui près de 18% des revenus, un niveau bien supérieur à la période avant-Covid, où il n’était que de 15 % environ. C’est une exception. Aux Etats-Unis, l’épargne des Américains a fondu comme neige au soleil: 17% en 2022, 5% seulement aujourd’hui.
La peur des lendemains difficiles
Sans surprise, ce sont bien sûr les ménages les plus aisés qui épargnent le plus. On estime que 20% des plus riches réalisent 60% de l’effort d’épargne national. Néanmoins, d'après le baromètre Odoxa-Groupama, plus de sept Français sur dix parviennent à mettre un peu d’argent de côté chaque mois. Deux sur dix entre 1 et 50 euros par mois, trois sur dix entre 50 et 200 euros par mois, deux sur dix plus de 200 euros. En Europe, il n’y a que les Allemands qui épargnent davantage.
Qu’est-ce qui pousse les Français à épargner? Selon BPCE assurance, six personnes sur dix affirment mettre de l'argent de côté en prévisions de périodes difficiles. C’est la peur de se retrouver au chômage, la peur de l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat, la peur aussi d’augmentations d’impôts futures au vu de la dégradation des finances publiques.
Beaucoup veulent sacraliser des plaisirs auxquels ils ne veulent pas renoncer (vacances, loisirs). Il est frappant de voir que les projets d’épargne sont de plus en plus centrés sur le court terme. Seuls 28% déclarent épargner pour aider leurs enfants, un chiffre qui baisse d’année en année.