Les taux d'intérêts s'envolent, la France emprunte encore plus cher pour payer ses dettes

C’est une mauvaise nouvelle qui est passée relativement inaperçue, les projecteurs médiatiques étant surtout braqués sur l’effort de guerre: la France emprunte de plus en plus cher pour payer ses dettes. Les taux d’intérêt auxquels la France emprunte sur les marchés internationaux pour financer son déficit public ont grimpé en flèche depuis le mois de février.
Le taux de l'obligation française à 10 ans - qui sert de référence atteint 3,6%, contre moins de 3,1% début février. Soit une hausse de presque 0,5 point. Et il faut rappeler que plus les taux montent, plus rembourser coûte cher. Un demi point de hausse des taux, la première année ça coute 2,5 milliards d'euros, 6 la deuxième, 10 la troisième 20 la sixième et plus de 30 milliards d'euros la dixième.
Une situation d'autant plus compliquée que déjà pour la première fois dans l’histoire, en 2025, le premier poste de dépense de l’Etat sera le remboursement de la dette publique, 67 milliards d’euros.
Comment s’explique cette tension sur les taux d’intérêt ?
Paradoxalement, ce n'est pas l’inflation, qui ralentit encore (0,8%), pas la situation catastrophique des finances publiques françaises (l’agence Fitch n’a pas dégradé la France vendredi). La preuve: le fameux écart de taux (le "spread") avec l'Allemagne reste autour de 0,7 point.
Le choc est venu d’Allemagne, après l’annonce du futur chancelier Friedrich Merz d’un plan d’investissement XXL de 500 milliards d'euros dans les infrastructures et du déblocage du verrou de la dette: l’Europe va avoir besoin de beaucoup, beaucoup plus d’argent.
Des conséquences au quotidien?
Les taux d’intérêt auquel l’Etat emprunte, ce sont les taux qui servent de référence pour tous nos gros crédits sur 5, 10, 20ans, immobilier notamment. Cela veut dire que la baisse des taux immobiliers, c’est fini. Pour les PME, les emprunts seront plus chers aussi.