Sacrifier les retraites pour financer l'économie de guerre: qu'en pensent les seniors?

La situation internationale s'invite dans le débat sur la réforme des retraites. Le président du Conseil d'orientation des retraites, Gilbert Cette, estime que l’entrée dans une "économie de guerre" rendra "dérisoires les débats actuels sur l’âge légal à 64 ans". "La question deviendra plutôt (...) comment augmenter rapidement cet (âge) au-delà des 64 ans ?", ajoute-t-il.
Une sortie dénoncée par les syndicats, alors que les concertations entre les partenaires sociaux sont engagées depuis deux semaines pour "revoir" la réforme de 2023 qui repousse l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
"Il faut qu’on s’y mette tous"
À 64 ans, justement, Bernard vient tout juste de partir à la retraite. Et pourtant, pourquoi pas reprendre le chemin du travail au nom de l'effort de guerre.
“Il faut qu’on s’y mette tous. Il faut faire en sorte que notre armée soit à la hauteur de la menace. Moi, mes petites-filles et mon petit-fils, je n'ai pas envie qu’ils subissent ce qui se passe en Ukraine”, indique-t-il.
La défense, priorité absolue?
Laurent, 50 ans, serait même prêt à voir sa future pension diminuer. “De 5-10% c’est quelque chose qui est certainement acceptable. Il faut qu’on se protège mieux. C’est logique que ce soient les Français qui contribuent d’une manière ou d’une autre ”, appuie-t-il.
Pour Jean-François, en revanche, hors de question de sacrifier sa retraite.
“Poutine est un danger ça, on en est conscient. À un moment, il faudrait taper fort du poing sur la table. Mais après en faisant travailler les gens plus longtemps ce n’est pas possible, moi, je n’en peux plus”, pointe-t-il.
Même chose pour Anna, enseignante. “Ça fait tiquer oui. Avant la défense, il y a la santé, l’éducation nationale et bien d’autres sujets plus importants”, juge-t-elle.
Et pour elle s'il devait y avoir un effort de guerre, il ne devrait pas être financé par un recul de l'âge de départ à la retraite, ni par une augmentation d'impôts.