Maison, voiture, risques climatiques: les Français boudent la souscription aux assurances

Qu'il s'agisse d'assurance automobile ou immobilière, les Français rechignent de plus en plus à s'assurer. Une tendance qui s'explique, entre autres, par une hausse générale des tarifs.

De plus en plus de Français décident de ne plus assurer leur voiture au détriment de leur sécurité. L'ampleur du phénomène était déjà connue. On estime que 250.000 automobilistes roulent sans assurance, soit deux fois plus qu’en 2017. Plus de 20% envisagent même de ne plus s’assurer.

Cette baisse d'intérêt pour ces types de contrat s'observe également sur le plan immobilier. Le nombre de familles qui n’assurent pas leur maison a grimpé à 8%, contre 6% en 2022, selon le baromètre que vient de publier L’Olivier assurances.

Et seules 8 % des personnes interrogées envisagent de souscrire à des garanties complémentaires pour se protéger des risques climatiques, contre 15 % en 2022.

Des tarifs boudés

Ce mouvement en défaveur des assurances s'explique principalement par la hausse des prix. Sur les cinq dernières années, les tarifs des assurances habitation ont progressé de 25 %, selon l'Insee.

Les hausses des deux dernières années ont été particulièrement dures à avaler avec des hausses moyennes de près de 6 % en 2023 et de 8 à 10 % en 2024.

Lechypre d’affaires : Ces Français qui n'assurent plus leur maison - 05/06

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L’autre raison est la réduction des catastrophes naturelles depuis deux ans. 59% des répondants se déclarent aujourd'hui inquiets que leur habitation puisse être affectée par une catastrophe climatique, alors qu'ils étaient 64% en 2022.

Cette évolution est surprenante, car ces phénomènes sont de plus en plus fréquents et qu'une "vulnérabilité grandissante d'une partie de la population face aux événements météorologiques extrêmes" est constatée.

Des prix en constante hausse

La situation ne devrait pas s'arranger, car les prix d’une assurance habitation devraient augmenter de 8 à 12% en 2025, selon la compagnie d'assurance Leocare. A l'échelle nationale, le coût moyen culminera ainsi entre 250 et 260 euros par an. Pour les voitures, cette hausse est de l'ordre de 4 à 6% cette année.

Des tendances lourdes sont pourtant à l'oeuvre, notamment des aléas climatiques, les inondations, les canicules, les fissures dans les maisons ou le vieillissement du parc immobilier français pour l'immobilier.

Côté automobile, c'est plutôt le vieillissement du parc, le passage à l’électrique avec des réparations 20% plus chères et des pièces détachées plus chères.

Pour réaliser des économies, il est possible de regarder en détail son contrat, d'ajuster les garanties, les plafonds d'indemnisation et les franchises en fonction des besoins réels. S'assurer reste indispensable.

Emmanuel Lechypre avec Mélanie Hennebique