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"On ne devrait pas avoir à pleurer pour obtenir une prime": les agents de Bobigny lancent une grève

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Une grève illimitée des agents publics de Bobigny (Seine-Saint-Denis) débute. Les syndicats demandent une "prime pouvoir d'achat" à la mairie, une prime optionnelle que les communes peuvent verser depuis un décret du 1er novembre. Mais à Bobigny, la mairie répond qu'elle ne peut pas.

Depuis le 1er novembre, un décret permet le versement d'une prime aux agents communaux. C’est une prime optionnelle et c’est au maire de choisir en fonction de son budget s'il la verse ou non.

Mais les syndicats de la fonction publique des villes s'offusquent. Ils doivent se battre pour l'obtenir, car les maires sont frileux. Ils dénoncent une inégalité de traitement avec la fonction publique d'Etat et les hospitaliers qui ont tous reçu cette même prime sans distinction cette année.

Alors à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, face au refus du maire, une grève illimitée commence ce mardi pour réclamer le versement de cette prime exceptionnelle.

Le maire communiste dit qu'il n'a "pas les moyens de verser cette prime cette année". Mais cet argument ne passe pas chez de nombreux agents de la ville de Bobigny qui sont donc désormais en grève. Cantines et garderies sont fermées dans quasiment toutes les écoles, et aucun gymnase n'est ouvert. Ces deux agents seront mobilisés ce mardi: “Mon salaire est d’environ entre 1.900 et 2.000 euros. Je suis seule avec cinq enfants dont niveau budget, c’est très très dur”, indique la première.

“Moi, je la trouve nécessaire cette prime. Les seules augmentations qu’on a pu avoir, c’est quand l’Etat a augmenté le Smic. Ce n’est pas grand-chose. Je trouve qu’ils ne font pas beaucoup attention aux agents”, assure un autre.

D'autres refus de mairie dans d'autres villes

On parle d'un chèque de 300 euros à 800 euros réservé aux plus bas salaires, soit près de 80% des agents de Bobigny, martèlent les syndicats. Ils ont donc décidé, comme à Nancy ou à Bourges, de se battre face au refus du maire.

“On peut comprendre les difficultés financières de la mairie, mais maintenant nous, on veut que la mairie nous verse cette prime et ensuite à eux de monter au créneau pour récupérer les sous auprès de l’Etat. Aujourd’hui, on ne devrait pas avoir à pleurer pour obtenir une prime qui a été instaurée par décret officiel. Ce n’est juste pas possible“, assure Sébastien Breuvart, de la CGT à Bobigny.

Ce délégué observe qu'à Lyon (Rhône), ou Guyancourt (Yvelines), le maire a dit oui. Alors qu'à la Roche-sur-Yon (Vendée), c'est un non. Les maires des villes moyennes avaient dénoncé ces "disparités" dans un courrier à la Première ministre, resté sans réponse depuis la rentrée.

Guillaume Descours avec Nicolas Traino