Réindustrialisation: "On a tout le monde contre nous", dénonce le directeur de la Bpifrance

Olivier Andriès, directeur général de Safran, a "raison", valide ce jeudi sur RMC Nicolas Dufourcq, directeur général de la Bpifrance. Lundi, le patron du groupe industriel français a affirmé, lors d'une audition de la commission d'enquête sur les freins à la réindustrialisation, ne plus vouloir investir dans des "villes avec une majorité écologiste."
"Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine, je ne le ferai pas. Chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste", a déclaré le patron de Safran Olivier Andriès
Ce dernier a fait référence au projet d'implantation à Rennes (Ille-et-Vilaine) d'une usine de pièces de moteurs d'avions. Un projet qui promet à long terme la création de 500 emplois. Pas de réel jet de tomates mais des interrogations à l'époque de la mairie (socialiste) dirigée par Nathalie Appéré. À noter par ailleurs que la fonderie devrait bel et bien voir le jour.
"Tout est fabriqué en Chine, ça suffit. Il y a une certaine fierté qui rebondit", poursuit-il au micro d'Apolline Matin. D'autant que selon lui, "la réindustrialisation française est nativement verte. Les usines sont électrifiées et conçues pour être décarbonées. Toutes les cases sont cochées."
Alors y a-t-il réellement des freins à la réindustrialisation? "Il n'y a pas de bâtons dans les roues" contre les industriels mais "une contradiction intellectuelle. On veut tout et son contraire", répond Nicolas Dufourcq. "Il y a des camions dans les usines, il faut les accepter."
Des usines "belles" qui facilitent les "recrutements"
Pour autant, ce dernier plaide pour que les usines "soient belles", à l'instar des "musées", dit-il. "Les gens dans les territoires en sont fiers. Celles qui le sont arrivent d'ailleurs à recruter", croit-il savoir.
Si Olivier Andriès a dans le viseur les mairies écologistes, Nicolas Dufourcq cible de son côté les associations. Responsables selon lui des difficultés pour les industriels à s'implanter partout en France. "Tout le monde est contre nous" peste-t-il, dont "une quantité d'associations".