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Économie

Report de la revalorisation des retraites: "injuste" ou logique?

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Les retraites vont devoir faire un effort. La revalorisation des pensions est retardée de six mois de janvier à juillet. Des retraites indexées sur l'inflation qui ralentit. Un coup dur pour les premiers concernés.

A la recherche de 60 milliards d'euros pour combler le déficit, le gouvernement a décidé de reporter de six mois la hausse de leur pension. La revalorisation n'aura pas lieu le 1er janvier, mais le 1er juillet.

En juin dernier, après la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait pourtant répété son opposition à jouer sur l'indexation des pensions. "Je vais être très clair, les retraites seront bien indexées sur l'inflation. Le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement", avait-il assuré.

La solution retenue par Michel Barnier permet de faire contribuer les retraités, sans contredire totalement l'engagement du président de la République, puisque l'indexation 2025 n'est pas supprimée, mais simplement retardée. Dix-sept millions de retraités sont concernés, selon Bercy.

Pour beaucoup de retraités toulousains, difficile de faire un effort, comme le demande le Premier ministre, dans ce contexte de vie chère. Pour Muriel, 65 ans, qui vit avec une petite retraite, c’est un coup de poignard.

“C’est injuste, c’est un peu dégueulasse. Sur quoi ils se basent pour faire des efforts? On en fait déjà, puisque tout augmente!”, déplore-t-elle.

4 milliards d'euros d'économie espérés

Mais certains sont prêts à faire le dos rond jusqu’en juillet. C’est le cas de ces deux enseignantes septuagénaires, Claudine et Danièle. “Il faut que tout le monde participe à l’effort. Il faut bien faire des économies”, indique la première. “Vu la situation actuelle de la France, on se pose beaucoup de questions, donc pourquoi pas. Je ne suis pas complètement outrée du tout” ajoute l’autre enseignante.

Selon Emmanuel Grimaud, président de Maximis, agence qui accompagne les actifs vers la retraite, ce choix est assez logique.

“Les retraités ont des revenus qui sont supérieurs aux revenus des actifs, les retraités paient moins de CSG-CRDS que les actifs, les retraités ne cotisent pas à l’assurance maladie sur la partie retraite de base et les retraités ont une épargne supérieure à celle des actifs”, explique-t-il.

Selon le gouvernement, cette mesure devrait permettre de réaliser entre 2 et 4 milliards d’économies.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours