A Dunkerque, les représentants de la gauche aux côtés des salariés d'ArcelorMittal pour le 1er-Mai

C'est à Dunkerque que toute la gauche, ou presque, a décidé de défiler ce jeudi pour le 1er mai. Ce jeudi matin à partir de 10H20, Marine Tondelier, Olivier Faure, Boris Vallaud, François Ruffin défileront aux côtés des salariés d'ArcelorMittal.
Les syndicats appellent à une mobilisation exceptionnelle pour défendre, en cette fête du Travail, les emplois de l’un des fleurons de l’industrie française et européenne. L’annonce est tombée le 23 avril, lors d’une réunion du Comité économique et social de l’entreprise: la direction veut supprimer 636 emplois en France dont une majorité dans le Nord, alors même qu'elle affiche de bons résultats. Le premier groupe mondial d’acier a invoqué la crise de la sidérurgie.
À Dunkerque, plus de 300 postes pourraient être délocalisés ou supprimés, alors depuis près d’une semaine les salariés sillonnent les marchés pour appeler au rassemblement. Les prospectus rouges de la CGT sont dans toutes les mains.
Retraitée, Martine dit toujours “nous” pour parler d’ArcelorMittal où elle a travaillé 40 ans.
“Moi j’ai connu un effectif de 13.000 personnes. Quand on voit le peu de personnes qui restent maintenant, 3000 personnes, je dirais, c’est dramatique. C’est quand même une usine qui a fait travailler la région depuis des dizaines d’années”, indique-t-elle.
Une manifestation pour faire reculer la direction?
Presque 10% des effectifs du site effacés, s’émeut Joël, 25 ans de maison et aujourd’hui l’incertitude. “Ça m’empêche de dormir, ça rumine trop là-haut. Si jamais je suis dans le lot, retrouver du travail à 57 ans… Qui voudrait d’un vieux”?, ironise-t-il. Un rire nerveux. Le technicien souffle. “Les licenciements moi, c’est la première fois que j’en connais un. Donc c’est choquant”, appuie-t-il.
Plus de mots dans sa gorge nouée. “Ils vont nous laisser crever si on ne fait rien”, lance Gaëtan Lecoq. Ce représentant CGT s’inquiète notamment des licenciements dans la maintenance des machines, déjà usées.
“On a déjà du mal dans la maintenance parce qu’on est en sous-effectif, on n’a plus de budget. Donc là, la direction est clairement en train de nous tirer une balle dans le pied pour nous tuer encore plus vite”, dénonce-t-il.
Lui veut croire qu’une forte mobilisation fera reculer la direction. Un 1er mai pour protéger le travail à Dunkerque.