ArcelorMittal: "Arrêtez de vous transformer en carpette devant les puissances de l'argent"

Une annonce qui a fait l'effet d'une déflagration. L'entreprise de sidérurgie ArcelorMittal a annoncé, mercredi la suppression de plus de 600 postes. Cela concerne 7 sites dans le Nord de la France. Cela arrive alors que plus de 300 millions d'aides ont été versées à cette entreprise en 2023. Depuis, la polémique monte sur l'utilisation de cet argent public, notamment au sein de la classe politique.
La gauche est montée au créneau. "Toutes les aides publiques devraient être conditionnées au maintien de l'emploi et remboursées s'il y a des délocalisations. Plus que ça, il faudrait interdire les licenciements quand on a des entreprises comme ça qui font autant de bénéfices", souligne Aurélie Trouvé, la présidente LFI de la commissions des affaires économiques à l'Assemblée.
Le gouvernement soumis aux "puissances de l'argent" ?
Même indignation du côté du député socialiste Arthur Delaporte. L'élu dénonce une politique au service des multinationales:
"Nous ce qu'on dit au gouvernement, c'est simplement: 'Ayez du courage, arrêtez de vous transformer en carpette devant les puissances de l'argent."
Les syndicats dénoncent, de leur côté, un désengagement du groupe. "Ça fait depuis juin 2024 qu’on avertit que Mittal veut se désengager du vieux continent européen pour fabriquer son acier en Inde et au Brésil. Si demain, ArcelorMittal tombe, l’ensemble des industries du Nord de la France va tomber", déplore Gaétan Lecocq, secrétaire général CGT de l'usine de Dunkerque.
Le camp présidentiel pointe la responsabilité des anciens gouvernements
Pour le député du camp présidentiel Charles Rodwell, c'est un mauvais procès. "Pourquoi cette entreprise souffre d'une baisse de compétitivité? Parce que ça fait 30 ans qu'elle a subi une explosion de ses charges sociales, cautionnée par la gauche", remarque l'élu.
Charles Rodwell assure que "depuis 2017", son camp "a fait un effort sans précédent pour baisser les impôts de production de nos entreprises, baisser l'impôt sur les sociétés" et affirme qu'il "aller plus loin". En agissant notamment à l'échelle européenne, dit-il, pour contrer la concurrence chinoise.
Le ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci, a promis mercredi que le gouvernement serait "extrêmement vigilant" sur les mesures de reclassement qui seront proposées aux salariés concernés.