Boulangers et fleuristes vont-ils être autorisés à travailler le 1er mai? Pourquoi l'idée fait débat

Les boulangers salariés vont-ils pouvoir travailler le 1er mai? Après de nombreux débats ces dernières semaines sur le sujet, une proposition de loi a été déposée au Sénat pour autoriser le travail des employés en boulangerie le 1er mai. L'adoption de cette loi pourrait donc tout changer.
En effet, sauf quelques exceptions, la loi française interdit aux boulangers d’ouvrir le jour de la fête du Travail puisque leur activité n’est pas considérée comme essentielle.
"Il s’agit de clarifier la législation actuelle qui permet des dérogations, mais s’agissant des boulangers en particulier, mais aussi accessoirement des fleuristes, il y avait de l'ambiguïté. Il y avait des départements français où il y avait des tolérances et puis d’autres départements où l’administration sanctionnait les commerces ouverts. Donc il fallait clarifier la situation et c’est ce que nous avons cherché à faire pour permettre, le cas échéant, aux boulangers de pouvoir travailler les jours chômés parce que ce sont des services de proximité”, indique sur RMC le sénateur UDI Hervé Marseille.
"Pas rentable"
Marc Lecomte avait l'habitude d'ouvrir chaque 1er-Mai sa boulangerie, mais cette année, il ne le fera pas par crainte des contrôles. Pour lui cette proposition de loi est donc une bonne chose et offrirait plus d'équité.
“C’est forcé que ça passe. Toutes les autres branches sont ouvertes que ce soit la restauration ou autre. On reste dans l’aliment donc soit on ferme tout soit on ne ferme pas”, estime-t-il.
Le texte veut donc faciliter l'ouverture le 1er mai des boulangeries notamment. Avec leurs employés qu'il faudra, comme l'exige le code de travail, a minima payer double. Pour ce boulanger souhaitant rester anonyme, cela pose problème.
“Pour moi ouvrir un jour férié ce n’est pas rentable. Comment on peut faire face à devoir payer trois fois un salaire sur 4 ou 5 personnes dans une entreprise. On ne va pas faire un prix spécial 1er mai”, appuie-t-il.
Pour sa part, la CGT a dit dans un communiqué s'opposer à la remise en cause du caractère férié et chômé du 1er mai avançant que c'est une conquête sociale et qu'il faut la préserver.