RMC
Travail

Espagne: elle meurt au bureau, ses collègues sommés de continuer à travailler à côté de son corps

placeholder video
Une femme de 57 ans est morte d'une crise cardiaque à son poste de travail mardi dans un centre d'appels de Madrid. Malgré son décès, plusieurs de ses collègues ont été sommés de continuer à travailler aux côtés de son corps recouvert d'un drap blanc.

C'est une histoire à peine croyable. En Espagne, une salariée est morte d'une crise cardiaque à son poste de travail et ses collègues ont continué de travailler à côté de son cadavre pendant plus de 2 heures.

La victime, Inma, 57 ans, travaillait depuis 15 ans dans un centre d'appels de Madrid, enchaînant chaque jour quasiment sans pause des dizaines d'appels avec des clients énervés.

Et il y a deux jours, juste avant 13 heures, alors qu’elle se trouvait à son bureau, elle a fait une crise cardiaque et s'est effondrée.

Un salarié interdit de quitter son poste

Très vite, les secours arrivent sur place mais ils ne parviennent pas à la réanimer. Son cadavre est recouvert d'un drap et n'est pas déplacé en attendant l'expert judiciaire. Il reste là, par terre, dans le local de la multinationale espagnole Konecta, spécialisée dans les centres d'appels téléphoniques.

Et pourtant, autour, quasiment tout le monde continue de travailler. Un employé finit par demander s’il peut rentrer chez lui. Réponse du manager: "non", il doit continuer à prendre des appels.

Les salariés sont finalement évacués mais l’un d’entre eux raconte qu’en revenant plus tard dans les locaux, il a trouvé 4 de ses collègues, encore au téléphone avec des clients, à quelques mètres du cadavre, comme si de rien n’était.

L'entreprise offre des jours de télétravail et une assistance psychologique aux employés

L'entreprise nie leur avoir demandé de continuer à travailler, mais c'est pourtant ce que concluent les premiers rapports.

En Espagne, l’histoire a suscité l’indignation et a provoqué un débat autour des conditions de travail des téléopérateurs. Ces salariés sous pression qui doivent répondre à un maximum d’appels, et dont les pauses ne doivent durer que quelques secondes.

L’entreprise, elle, répond que les salariés qui en font la demande auront le droit à une assistance psychologique et à quelques jours de télétravail.

Margaux Boulte