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"Les chômeurs, la cible préférée d'Emmanuel Macron": vers une nouvelle réforme de l'assurance chômage?

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Emmanuel Macron et Gabriel Attal semblent vouloir verrouiller un peu plus l'assurance chômage en vue de faire des économies. Denis Gravouil, membre du bureau de la CGT en charge du dossier, estime ce lundi sur RMC que l'exécutif stigmatise trop les chômeurs.

Vers un nouveau coup de vis sur le chômage? "Une partie des Français ne supporte plus de ne pas vivre de leur travail, de ne toucher aucune aide tout en finançant un système qui permet à d’autres de ne pas travailler". Lors d’un déplacement en Charente-Maritime vendredi, le Premier ministre Gabriel Attal a confié ses intentions au Journal du dimanche en ce qui concerne l’assurance chômage: aller vite pour réformer, selon lui, un système injuste.

Depuis le 1er février 2023, date d’entrée en vigueur de la précédente réforme, la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi est déjà passée de 24 à 18 mois, dans les périodes où le taux de chômage est inférieur à 9%. Mais le Premier ministre semble ainsi vouloir aller plus loin.

"Il y a toujours une bonne raison de baisser les allocations chômage", tacle la CGT

Denis Gravouil, membre du bureau de la CGT en charge de l’assurance chômage estime ce lundi sur RMC que le constat de Gabriel Attal est un "tissu de mensonges".

"Quand on n'a qu'un chômeur sur trois qui touche les allocations chômage et que parmi ceux-là, 40% sont en dessous du seuil de pauvreté, je ne vois pas où sont les privilégiés parmi les chômeurs", tacle-t-il dans Apolline Matin, estimant qu'opposer chômeurs et travailleurs est une "opposition factice".

"Comment faire pour sortir de la stigmatisation systématique des chômeurs?", presse Denis Gravouil.
Le parti-pris : Vers une nouvelle réforme de l'assurance-chômage ? - 26/02
Le parti-pris : Vers une nouvelle réforme de l'assurance-chômage ? - 26/02
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La situation actuelle fait dire au responsable CGT que la politique de l'emploi du gouvernement "ne marche pas".

"L'année dernière, on nous disait: 'Le chômage baisse, donc on va baisser la durée des allocations'. Là, on nous dit que le chômage remonte et qu'ainsi les allocations vont baisser... Il y a toujours une bonne raison de baisser les allocations", note-t-il.

"Le gouvernement cherche des économies à tout bout de champ et particulièrement sur les chômeurs. Depuis qu'Emmanuel Macron est là, il y a des réformes d'assurance chômage tous les ans. C'est sa cible préférée", tacle-t-il.

Malgré la date rapprochée de la précédente réforme, de nouvelles négociations sont ainsi en cours entre syndicats et gouvernement, augurant d'une nouvelle bataille sociale musclée.

J.A.