Les oubliés de la retraite: comment 350.000 personnes ont vu disparaître des années de cotisations après avoir accepté un travail de l'ANPE

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En juin 1986, l’ANPE, l’ancêtre de Pôle emploi propose à Jacques, alors âgé de 21 ans un contrat d’éboueur dans une commune du sud de la France : "Je n’avais pas de grande formation donc je me suis dit 'ok'. Je n’étais pas stagiaire, je ne faisais pas le café. On attaquait à 4h du matin, soit on faisait les poubelles, soit on nettoyait les rues".
Un contrat qui a duré un an et demi. Problème, l'année dernière, au moment de calculer ses droits pour la retraite, il a une mauvaise surprise : "J’ai vu que ces 18 mois-là n’existaient pas et n’étaient pas comptabilisés pour la retraite. J’ai les boules".
De simples stages pour le gouvernement
Et Jacques n'est pas le seul à se retrouver dans cette situation. Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient. Dominique, elle aussi ancienne contrat TUC, les recensent via une page Facebook : "Tous les jours nous recevons des messages de personnes qui tombent des nues. Ce sont des personnes qui sont en train de demander leur retraite. Cela touche tout le monde et sur tout le territoire français".
Entre 1984 et 1990, 350.000 personnes sans emploi ont effectué des missions de service public dans le cadre de ces "travaux d'utilité collective", pour éviter d'être radiées de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE).
Interrogé plusieurs fois au Sénat ou à l'Assemblée nationale, le gouvernement répond que ces personnes sous contrat TUC travaillaient alors sous un statut de stagiaire pour lequel il n'y avait aucune retraite.
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