Liquidation des Cafés Legal: "C’est la panique, les gens ont peur de ne pas retrouver du travail"

L'annonce a fait l'effet d'un choc, au Havre. Le tribunal de commerce de Paris a ordonné la semaine dernière la liquidation judiciaire des Cafés Legal. Avec cette liquidation, ce sont 110 salariés qui sont licenciés et 170 ans d'histoire qui disparaissent. La marque avait été fondée en 1851 et l'entreprise avait été placée en redressement judiciaire le 8 octobre 2024. C’est donc une partie de l'identité havraise qui s'en va, avec la fermeture de l’usine des Cafés Legal.
L’annonce a été faite à quelques jours de Noël, plongeant ses anciens salariés dans le plus grand désarroi. "Marti matin, nous sommes passés au tribunal. Et mardi après-midi, nous avions tous l’instruction de quitter radicalement la société. Le côté humain est un peu négligé", dénonce Murielle Richer, 38 ans d'ancienneté, qui occupait le poste de trésorière.
"On demande aux entreprises du Havre ou aux alentours s’ils peuvent nous aider"
Faute de trésorerie suffisante, les ex-employés ne pourront bénéficier que du minimum légal pour les indemnités: un quart de mois de salaire par année de présence pour les dix premières années, puis un tiers de mois de salaire pour les années suivantes. "Pour ma part, ce sera plafonné à 15 mois de salaire. Il me reste cinq ans à travailler, au moins. J’ai l’intention de retrouver du travail dans les meilleurs délais puisque mon âge n’ira pas en s’arrangeant", explique Murielle Rocher.
Désormais, il s'agit pour elle et ses collègues de retrouver du travail, mais le contexte économique inquiète. "C’est la panique, avoue Michelle Liot, 20 ans de maison chez Cafés Legal. Les gens ont peur de ne pas retrouver du travail, de par leur âge. Il y a beaucoup d’usines qui ferment. L’emploi, ça devient une denrée rare. On demande aux entreprises du Havre ou aux alentours s’ils peuvent nous aider, s’ils ont des postes. Peut-être que juste avant les fêtes, on aura une bonne étoile au-dessus de nous et que des gens seront appelés."
La mairie du Havre, mais aussi les élus de la région ou encore la députée Agnès Firmin Le Bodo, ont déjà contacté les entreprises d'intérim du secteur et ont assuré accompagner les salariés dans leur reconversion.