Mal-logement: Christophe, en CDI et obligé de dormir dans sa voiture
La Fondation Abbé Pierre présente ce mardi matin son rapport annuel consacré à l'insalubrité et à la précarité des habitations françaises. Comme chaque année, la situation est alarmante: quatre millions de personnes souffrent de mal-logement, vivent dans un lieu insalubre ou à la rue. Mais la crise du logement touche bien davantage de Français: douze millions de personnes sont dans des logements surpeuplés, sans chauffage ou mal isolés... Parmi ces mal-logés, beaucoup sont des salariés qui ont un revenu inférieur à 1.150 euros nets/mois pour un temps plein.
"Obligé de dormir dans la voiture avec un manteau sur moi"
RMC a rencontré Christophe, un père de famille de 40 ans qui est l'un de ces travailleurs pauvres. Il a mis plusieurs mois à trouver un toit, près de Marseille. Malgré un emploi de mécanicien, il a dû dormir pendant trois semaines dans sa voiture. Une épreuve. "Dormir toute la nuit comme ça, dans le froid, obligé de dormir avec un manteau sur soi… Mais je n'avais pas le choix". Malgré son CDI de mécanicien dans un garage à Vitrolles, il lui a été impossible de trouver un logement, faute de garants. Longtemps, il a dû avoir recours au système D, avec l'aide de son patron, qui lui a laissé l'accès à des toilettes et à une douche pour pouvoir se laver pendant un mois et demi. Depuis une semaine, le cauchemar de Christophe est terminé: il a trouvé un deux pièces proche de son travail. Un logement où il va pouvoir accueillir ses deux enfants et retrouver le sommeil.
5 millions de travailleurs pauvres
Son cas est loin d'être isolé. Sans garants ni caution, beaucoup de travailleurs ne trouvent pas de logement, déplore Fathi Bouaroua, président de la Fondation Abbé Pierre en région Provence-Alpes-Côte-D'azur. "Sur les 12.648 personnes sur Marseille qui ont fréquenté un service de l'urgence sociale, c'est à dire qui ont dormi dehors ou ont mangé à une soupe populaire, 30% d'entre eux travaillaient". En France, ce sont cinq millions de travailleurs pauvres qui ont un logement précaire.