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"Pas forcément bon": avec moins d'arrêts-maladie, l'absentéisme en entreprise baisse grâce au télétravail

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L'absentéisme au travail est en baisse notamment grâce au télétravail qui pousse de nombreux salariés à éviter de courts arrêts-maladie. Mais le vice-président de l'association nationale des DRH ne voit pas ça forcément d'un bon œil.

L'absentéisme au travail était en baisse en 2023. Le nombre de jours d'absence représentait 5,62% de l’ensemble des journées travaillées en 2022, il est tombé à 5,06% l'an dernier. La proportion de salariés absents au moins une fois au cours de l'année a ainsi considérablement baissé (38% contre 45% l'année précédente).

L'une des raisons? le télétravail qui aurait permis à de nombreux employés malades d'éviter un arrêt-maladie selon une étude de l'Ifop et une étude du cabinet Diot-Siaci, un courtier en assurance. Ainsi, 63% des télétravailleurs déclarent que la possibilité de travailler à distance leur a permis d'éviter un arrêt de travail et 41% ont déjà travaillé à plusieurs reprises de chez eux en étant malades.

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Lechypre d’affaires : L'absentéisme au sein des entreprises en baisse en 2023 - 09/04
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"J'étais moins productif"

Travailler de chez soi en étant malade, c'est ce qui est arrivé à Mikel, ingénieur qui a préféré télétravailler que se mettre en arrêt-maladie: "Cela me permettait au moins de ne pas subir les aléas des transports et tous les désagréments associés. Cela me permettait de fermer les yeux 5 minutes sans que ça dérange", assure-t-il à RMC. "J'étais moins productif vu que je n'étais pas en très bonne santé mais j'avais accès à des médicaments plus rapidement", ajoute-t-il.

Croiser le moins de monde possible et rester au chaud, c'est ce qui a motivé Melissa à télétravailler quand elle a eu le Covid-19 il y a quelques semaines: "Cela permet d'éviter le contact avec ses collèges parce qu'on ne sait pas forcément ce que l'on a au début. Quand on n'est pas bien, on aime mieux être tranquillement chez soi et ne pas avoir ce besoin d'être en interaction direct avec ses collèges", estime-t-elle.

Le télétravail à la place d'un arrêt-maladie, ça peut devenir un piège selon Benjamin: "Cela peut pousser certains à en faire trop parfois, notamment chez certaines personnes qui ont du mal à se détacher du boulot. C'est le constat que fait aussi Benoît Serre vice-président de l'association nationale des DRH: "Les gens sont finalement assez responsables, quand ils ont une petite crève, ils se mettent en télétravail. Mais cette scission vie privée/vie professionelle, malade/pas malade est en train de se flouter et ce n'est pas forcément très bon", ajoute-t-il.

Des arrêts-maladie plus rares mais plus longs

La durée moyenne des arrêts-maladie a en revanche augmenté de plus de 2 jours. On atteint même un taux d'absentéisme record lié aux arrêts longs de plus de 90 jours.

Les causes sont multiples: report de l’age de départ à la retraite, baisse du chômage, les difficultés d’accès aux soins, la montée du stress et de l’anxiété (+11%) depuis le Covid-19, mais aussi les difficultés de recrutement qui touchent de nombreux secteurs.

Léonie Guilbaut avec Guillaume Dussourt