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Prix des carburants: sur RMC, Laurent Berger de la CFDT se dit pour un "chèque essence" et un geste "à travers les négociations salariales"

Le secrétaire général de la CFDT répondait aux questions d'Apolline de Malherbe sur RMC.

"Je crains énormément la précarité énergétique qui arrive". Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s'est dit vendredi favorable à un chèque carburant "de façon ponctuelle" pour atténuer la hausse des prix, mais a aussi demandé vendredi aux entreprises de jouer le jeu" à travers les négociations salariales.

Alors que le gouvernement cherche la parade à la flambée des carburants, le premier syndicat de France estime que la réponse ne doit pas seulement venir de l'Etat, Face à Apolline de Malherbe, Laurent Berger a ainsi confié ressentir de la "colère et du ressentiment dans certaines professions", avant de glisser craindre "énormément la précarité énergétique".

"Il faut un chèque carburant de façon ponctuelle, c'est indispensable pour tout un tas de citoyens", a estimé Laurent Berger sur RMC, mais "il faut aussi demander aux employeurs de jouer le jeu". "Dans une entreprise où les salariés se déplacent beaucoup, parce qu'ils ne sont pas forcément tout près" de leur lieu de travail, "ce serait très bien qu'il y ait une réflexion" sur cette question, a-t-il ajouté.

Le patron de la CFDT considère que, "dans les négociations salariales, il faudra intégrer cette dimension-là pour l'augmentation des salaires et pourquoi pas pour des mesures sur les mobilités".

"On est dans un moment où l'essence a augmenté fortement. Une des façons d'y répondre de façon ponctuelle, c'est de verser un chèque mobilité parce qu'on peut aussi encourager d'autres moyens de transports que d'être tout seul dans sa voiture. C'est indispensable pour tout un tas de citoyens" a-t-il plaidé sur RMC.

A quoi va ressembler ce "chèque carburant"?

L'exécutif, qui a déjà promis de lisser les tarifs du gaz et de l'électricité jusqu'au printemps, prépare une "action de court terme" sur le sujet des carburants afin de "ne laisser personne dans le désarroi", a indiqué jeudi le président Macron. Et le gouvernement veut aller vite: dès la semaine prochain, un cheque carburant pourrait être annoncé. Il s'agirait d'un tout nouveau dispositif, à court terme, spécifiquement pour les conducteurs. 

Une aide de ce type existe déjà dans les Hauts-de-France depuis 2016: 20 euros par mois, versée aux salariés qui gagnent moins de deux fois le Smic et qui travaillent à plus de 20 km de leur domicile.

Pour le chèque essence national, l'exécutif doit encore trancher sur les modalités. Deux certitudes: l'aide sera ciblée vers les plus modestes, sans autre solution de transports. Et ne devrait pas concerner uniquement des salariés. 

En tout cas le gouvernement exclut une baisse des taxes. Selon Bruno Le Maire, une baisse de cinq centimes du litre à la pompe, représenterait un manque à gagner de deux milliards et demi d'euros par an. "Cela s'appelle jeter l'argent du contribuable par la fenêtre" tranche le ministre de l'Economie. 

La rédaction de RMC avec AFP