Réforme des retraites: pourquoi l'article 7 concentre toutes les attentions?

C'est l'article majeur du projet de réforme des retraites: l'article 7 décale l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Il concentre aussi toutes les oppositions et une bonne partie des amendements déposés.

La bataille sur la réforme des retraites commence lundi dans l'hémicycle. Plus de 20.000 amendements ont été déposés par les députés ce qui risque de compromettre largement la possibilité de terminer l'examen du texte dans les temps, même 118 ont déjà été retirés et 334 considérés comme irrecevables.

En effet, si le texte n'est pas voté d'ici le 17 février, il partira directement au Sénat sous la forme proposée par le gouvernement. Un tempo "choisi par le gouvernement" pour le député socialiste Boris Vallaud.

"A eux de changer de procédure et de prendre le temps d'examiner cette réforme importante" a-t-il déclaré ce dimanche sur RMC.

Dans le texte, un article concentre toute l'attention des députés, l'article 7: c'est cet article qui reporte l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Ainsi, une grande partie des amendements concernent uniquement cet article, notamment de la part de la NUPES.

Des amendements profession par profession

Plusieurs centaines d'amendements demandent par exemple des dérogations pour le report de l'âge, profession par profession. "Les députés vont devoir assumer de voter contre les aides-soignantes, les égoutiers, les enseignants", anticipe un socialiste.

Une position assumée ce dimanche dans la Matinale Week-End de RMC par le président du groupe NUPES-PS à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, qui estime qu'avec ces amendements, le PS "veut faire rentrer les dos cassés, les articulations abimées, les charges lourdes, les poumons mités, à l'Assemblée et parler de la vraie vie des gens".

25 amendements LR pour retirer l'article

Les Républicains ne sont pas en reste, 25 d'entre eux ont signé des amendements demandant le retrait pur et simple de cet article. Pour certains, c'est une opposition ferme à la réforme, mais pour d'autres c'est un moyen de pression afin d'obtenir des garanties sur d'autres aspects du texte, par exemple les carrières longues.

En tous cas, la plupart des oppositions le clament: il faut absolument débattre de cet article dans l'hémicycle, symbole absolu de cette réforme. Mais en commission, les débats se sont terminés bien avant d'atteindre ce fameux article 7.

Romain Cluzel et Maxime Martinez