RMC

Recours au 49.3, sanctions...: ce qu'il faut retenir de l'interview d'Elisabeth Borne

La Première ministre a indiqué ce jeudi soir qu'une réforme des retraites est "indispensable" mais a assuré qu'elle "n'envisage pas l'hypothèse" d'un recours au 49.3 pour faire adopter le texte du gouvernement.

Deux jours après la deuxième grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Élisabeth Borne s'est exprimé ce jeudi soir sur ce texte qui rencontre une vive contestation. Si elle a reconnu que réformer le système des retraites "n'est pas simple", la Première ministre a assuré que cela est "indispensable".

"C'est indispensable de mener une réforme pour préserver notre système de retraites par répartition", même si "demander aux Français de travailler progressivement plus longtemps ça n'est pas simple", a affirmé la cheffe du gouvernement sur France 2.

"Je cherche des compromis"

Elisabeth Borne a par ailleurs indiqué qu'elle "n'envisage pas l'hypothèse" d'un recours à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote sauf motion de censure, pour la réforme des retraites.

"Je cherche des compromis sur ce texte comme sur tous ceux que je présente au Parlement", a expliqué Elisabeth Borne, alors que le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, et a déjà eu recours à dix reprises au 49.3 pour l'adoption des textes budgétaires.

Des sanctions pour les entreprises ayant des mauvaises pratiques?

La Première ministre s'est aussi dite favorable à des "sanctions" contre les entreprises qui ont de "mauvaises pratiques" en matière d'emploi des seniors.

S'agissant de l'index d'emploi des seniors que le gouvernement veut mettre en place, "je pense qu'on peut aller plus loin (...) en disant que les entreprises dont l'index montre qu'elles n'ont pas des bonnes pratiques à l'égard des seniors, elles doivent mettre en oeuvre un plan d'action qui évidemment sera négocié dans l'entreprise", a-t-elle dit.

"Et si elles ne le font pas, ou s'il n'y a pas d'effets pour corriger les mauvaises pratiques, alors il pourrait y avoir des sanctions", a-t-elle ajouté.

Les députés examineront le projet de loi du 6 au 17 février à l'Assemblée nationale. Plus de 20.000 amendements ont été déposés. Un nombre qui rend incertain l'examen du texte dans sa totalité, avant sa transmission au Sénat.

E.R. avec AFP