Travail: "La semaine de 4 jours a tout changé chez nous", témoigne un patron de PME

Trois jours après, les déclarations du Premier ministre François Bayrou ne plaisent pas vraiment. Il avait affirmé, lundi, que la France ne travaillait pas assez. Patron de PME, Julien Leclerq déclare, ce vendredi dans Les Grandes Gueules, qu'il "a raison", mais il ne valide pas la manière "stigmatisante" dont François Bayrou s'est exprimé.
"Ce que j'attends d'un politique, ce n'est pas juste de dire ça, mais j'attends un projet sociétal", insiste Julien Leclerq au micro de RMC. "François Bayrou, il a oublié de nous dire où on allait."
"Aucune vision politique"
Dans le viseur du Premier ministre, les jeunes et les seniors, confrontés à "un taux d'emploi plus faible", selon François Bayrou. Pourtant, le problème ne vient pas des principaux concernés selon Julien Leclerq. Philippe, ancien directeur adjoint de 58 ans, est en recherche d'emploi "depuis fin décembre" 2024.
"Je postule à peu près à tout ce que je vois" où "mes compétences sont transposables. J'ai envoyé jusqu'à 5 à 6 CV par semaine", témoigne-t-il.
Pour aider les personnes qui se trouvent dans le cas de Philippe, Julien Leclerq plaide pour "un projet de société". "Je suis persuadé que les Français sont prêts à faire beaucoup d'efforts, mais ils ont besoin de comprendre pourquoi. Il n'y a aucune vision politique qui le fait", regrette l'auteur du livre "Recherche (désespérément) salariés" aux éditions Fayard.
Le rôle des patrons
Selon ce dernier, c'est aussi un rôle que doivent prendre les patrons comme lui. "En tant que patron, je ne peux pas dire à mes employés 'il faut dépenser moins, il faut travailler plus'. Non, moi il faut que je trouve des solutions pour qu'ils ne fassent plus la gueule, il faut que j'apporte de la joie et que je leur montre un chemin", explique Julien Leclerq.
"Ça n'est plus la vie des gens qui doit s'adapter au travail. C'est le travail qui doit s'adapter à la vie des gens", répète-t-il.
Dans son entreprise, où il était confronté à des difficultés de recrutement, Julien Leclerq a "essayé des choses", notamment sur le rythme de travail, avant de trouver la solution. "La semaine de 4 jours a tout changé chez nous. À partir du moment où on a mis 3 jours de repos par semaine garantis, même en pleine saison, nos boîtes mail ont explosé et on a mis en place des listes d'attente. Ça a tout changé", se félicite le patron.
Julien Leclerq estime que les chefs d'entreprise doivent aujourd'hui "trouver un équilibre entre l'intérêt des employés et l'intérêt de l'entreprise". Peu importe le moyen d'y arriver. Pour lui, la solution est venue de la semaine de 4 jours, mais "ce n'est pas une solution miracle", conclut-il.