Vers une suppression ou fusion de plusieurs "agences" d'Etat: quelles structures sont visées?

La ministre des comptes publics Amélie de Montchalin a annoncé dimanche l'intention de fusionner ou supprimer d’un tiers des agences et opérateurs de l’Etat. Un coup de tronçonneuse qui doit concerner ces structures publiques chargées de regrouper toutes les activités nécessaires à la mise en œuvre d’une politique publique.
Il s'agit des universités, des musées, des agences régionales de santé, les centres de recherche, les offices agricoles et environnementaux... C’est un fourre-tout dans lequel on retrouve l'Ademe, l'Agence de la transition écologique, France Travail, le CNRS, Météo France, Business France, le CEA, France Télévisions, Polytechnique...
Si on prend tout en compte, il y en a environ 1.200, qui emploient 400.000 personnes et qui coûtent plus de 80 milliards d’euros par an. Amélie de Montchalin compte s’attaquer à un périmètre plus restreint, puisqu’elle exclut par exemple de faire des économies sur les universités. À Bercy on évoque plutôt 450 structures et 180.000 emplois potentiellement concernés.
Quelles sont les structures dans la ligne de mire?
Plusieurs agences sont dans le collimateur, et ont déjà fait l’objet de propositions de suppression: l'Agence bio, l'Agence pour la transition écologique, l'Office français de biodiversité (OFB) et la Commission nationale du débat public avaient été également visés par des amendements demandant leur suppression.
Au sein de l'OFB justement, on s'inquiète déjà. Inutile, trop chers ? L'objectif principal de l'OFB c'est pourtant de "protéger les réserves d'eau potable", défend l'un de ses 3000 salariés au micro de RMC: "On agit pour prévenir des dommages qui coûteraient beaucoup plus cher!" comme la pollution des rivières.
"Tout le monde est angoissé", assure Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du SNE, le Syndicat national de l'environnement qui assure que l'OFB ne fait que respecter la loi votée par les députées.
"Cela ne fera pas d'économies parce que nos missions sont essentielles, et qui va les faire à la place de l'OFB? Ou alors on ne les fait plus, on décide que le code de l'environnement est nul et non-avenu, mais c'est un choix gravissime", poursuit la syndicaliste.
"Ça nous parait surréaliste", abonde un salarié de Santé Publique France, où une inspection flash vient d'être lancée: "On a peur de perdre notre emploi et l'impression de ne pas être écouté, d’être méconnus", dit-il.
Pour un budget d'environ 235 millions en 2023, près de 600 personnes surveillent la santé de la population. Les épidémies de grippe ou de chikungunya ? Les cas sont identifiés puis étudiés par Santé publique France. "On alerte puis le politique décide", synthétise un épidémiologiste, qui insiste: "Nous faisons du terrain, nous ne restons pas au bureau!".
Est-ce que c’est une réforme d’ampleur ?
L’effet d’annonce est spectaculaire, mais l’objectif est au final modeste puisqu’il s’agit d’économiser 3 milliards seulement.
Ensuite, il y aura sans doute plus de fusions que de suppressions. Le gouvernement n’a même pas souhaité fermer l’Agence bio, la plus petite des agences de l’Etat (20 personnes). Et en fusionnant on fait peu d’économies: on s'aligne toujours sur les salaires les plus hauts. Ces rapprochements sont longs et pénibles comme avec la création de Pôle Emploi, fusionnant l'ANPE et les Assedic avec la complexité d’harmoniser les statuts, l’informatique.