Des craintes de tensions entre l’OFB et les agriculteurs: "Des actes ont dépassé les limites"

Les agriculteurs s'apprêtent à entrer dans une deuxième semaine de mobilisation. Toujours en ordre dispersé, mais déterminés à maintenir la pression sur le gouvernement.
Après des dégradations commises la semaine dernière, les préfets du Lot-et-Garonne et des Landes annoncent porter plainte. Deux plaintes avaient déjà été déposées le 19 novembre pour des dégradations sur l'Office français de la biodiversité en Creuse.
Une deuxième semaine de mobilisations, avec à nouveau des cibles comme les préfectures, les agences de l'eau ou les bureaux de l'Office français de la biodiversité (OFB). La police de l'environnement et ses 2.000 agents, très critiquée par les syndicats agricoles, surtout la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, qui voient en elle le symbole de la pression administrative.
Pourtant, les contrôles ont baissé ces derniers mois. D'où un certain sentiment d'injustice chez les inspecteurs. Depuis quelques semaines, des consignes de vigilance circulent auprès des inspecteurs de l’OFB. Comme Alain.
“Éviter de se promener seul dans la nature, éviter de croiser quelqu’un qui pourrait s’en prendre à nous physiquement ou à nos véhicules...”, indique-t-il.
Des comportements cavaliers?
Pas de psychose, mais une certaine méfiance vu le contexte. “On y pense forcément. Il y a eu des actes au niveau national qui ont dépassé les limites. Il y a de la vigilance, mais pas d’inquiétude outre mesure”, appuie-t-il.
Pour la CGT Environnement, l’OFB sert de bouc émissaire dans cette crise agricole. Selon Sylvain Michel, technicien de l'environnement et représentant du personnel, "ce n’est pas en affaiblissant les normes environnementales ou les capacités de la police de l’environnement que l’agriculture française se portera mieux, bien au contraire". "Et les syndicats agricoles entretiennent cette confusion”, appuie-t-il.
Faux, répond la FDSEA de l’Orne. Selon Sylvain Delye, le président, les agents de l’OFB ont parfois des comportements très cavaliers.
“On a l’impression qu’il y a une volonté d’appliquer une réglementation qu’on perçoit comme autoritaire, sans concertation, sans pédagogie. Ça provoque des tensions sur le terrain qui sont fortes et ça crée un malaise qui vient s’ajouter à un mal-être”, appuie-t-il.
Le syndicat dénonce aussi le port d'armes de ces policiers de l’environnement. Une mesure de protection rassurante, surtout en ce moment, pour certains contrôleurs.