"Une véritable guerre de talents": pourquoi change-t-on tout le temps de conseiller bancaire?

Un nouveau record pour le monde de la banque: 48.900 personnes ont été recrutées dans ce secteur l'an dernier, soit un salarié sur sept novice dans cette profession. Les établissements bancaires ont embauché à tour de bras en 2022 à tous les postes - plus d’une centaine de métiers de la finance sont concernés - dans toute la France et à tous les niveaux de qualification, du BTS au Bac + 5.
Pour autant, malgré ces recrutements massifs l’effectif total dans le secteur diminue légèrement de 0,4% et passe sous la barre des 350 000 salariés. Les banques dû compenser un nombre de départs très important: à la fois, des départs à la retraite, qui représentent 20 % de la diminution des salariés, mais aussi un nombre jamais vu de démissions avec près de 8.400, soit près de 60 % de plus que la moyenne des huit années précédentes.
Des démissions en cascade
Cette tendance à la démission s'explique à la concurrence sans merci que se livrent les banques: il existe “une véritable guerre des talents”, reconnait la fédération bancaire française. Les banquiers démissionnent beaucoup pour aller exercer ailleurs avec de meilleurs postes et de meilleurs salaires.
Quelques-uns jettent aussi l’éponge en raison de la difficulté du métier. L’Observatoire des métiers de la banque pointait, en juin dernier, une augmentation de la charge de travail en agence due à la réglementation. Les banquiers doivent tenir des cadences soutenues et atteindre des objectifs commerciaux ambitieux, ce qui provoque quelques craquages et quelques démissions, même si, au global, le turn-over dans la profession est nettement inférieur à celui de la moyenne nationale.
>>> Le meilleur de l’économie est à retrouver en podcasts sur le site et l’appli RMC
Beaucoup de novices
Par conséquent, le profil des nouveaux embauchés évolue. Les banques recourent de plus en plus à l’alternance: 14.500 alternants ont été recrutés l’an dernier. Certains établissements bancaires ont créé leur propre filière de formation à l'instar de BNP Paribas. À la Société Générale ou au Crédit Mutuel Arkéa, on recrute même sans expérience: ainsi 57% des candidats recrutés par le Crédit Mutuel de Bretagne sont des candidats inexpérimentés.
De même, 98 % des contrats signés sont des CDI, et ce sont majoritairement des postes de cadre, en relation avec les clients qui sont proposés. A noter que la banque avec 57 % de femmes est un secteur qui promeut la parité : une nouvelle recrue sur deux est une femme.