"Ils nous ont humiliés et maltraités": une erreur de la banque en leur défaveur leur coûte très cher

Rabia a 48 ans. Mariée, 4 grands enfants étudiants dont elle est très fière. “On est un couple de smicards”, comme elle se décrit avec son mari. Ils ont travaillé dur pour construire une vie modeste mais heureuse.
Il y a 20 ans, ils s’endettent de 100.000 euros pour acheter une maison avec un taux élevé, 5.65%. En 2017, les taux s’effondrent, Rabia et son mari prennent rendez-vous à la banque pour renégocier leur prêt et font une découverte qui va tout bouleverser: leur prêt immobilier est devenu un crédit à la consommation suite à une erreur de la banque. Impossible de renégocier:
"Tout ce qu'on leur demandait c'était de remettre les choses en place: c'est un prêt immobilier, maintenez-le comme prêt immobilier, qu'on soit en règle et que tout aille bien", raconte Rabia à RMC.
"Je fais des malaises"
En difficulté face à une banque qui fait la sourde oreille, ils décident, de ne plus rembourser le prêt. Et depuis, les procédures judiciaires s'enchaînent. À tel point que le couple est allé se défendre jusqu’en Cassation. La Cour leur a donné raison, mais la banque ne lâche rien et réclame 98.000 euros. Rabia dénonce un acharnement.
"Cela a coûté à mes enfants, à ma fille qui est étudiante, mon fils qui avait son petit revenu et leur bourse. On a tout mis là-dedans et on continue encore. On ne prend pas de vacances, on ne bouge pas, même au niveau santé je fais des malaises. Ils nous ont maltraités et humiliés", déplore Rabia.
Alors pourquoi malgré la décision de justice, la banque refuse de corriger son erreur? RMC a relu plus de 200 pages de contrats, de décisions de tribunaux, d’échanges. Face à la justice, la banque n’a eu d’autre choix que de reconnaître son erreur. Effectivement, le prêt immobilier de Rabia et son mari n’auraient jamais dû se transformer en crédit à la consommation.
Vers un règlement à l'amiable?
Mais qu’importe selon le Crédit Agricole, la famille aurait dû continuer de payer comme si de rien était. La banque s'est finalement engagée à chercher un règlement à l’amiable avec leurs clients. Le Crédit Agricole propose une rencontre entre leur avocat et celui de Rabia.
Si vous aussi vous êtes en litige avec votre banque, un petit conseil : privilégiez toujours une solution à l’amiable quand c’est possible et surtout, si vous le pouvez, soyez à jour sur vos règlements, même si la banque a tort. Vous pourrez toujours récupérer les sommes trop versées plus tard.