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Faut-il boycotter la Coupe du monde de football au Qatar? Ça fait débat sur RMC

La question resurgit depuis le week-end dernier et le début des championnats du monde d’athlétisme, à Doha. Les concurrents souffrent de la chaleur et la compétition n’attire pas les foules. De mauvaise augure avant la Coupe du Monde de football sur place dans trois ans? Des voix s’élèvent pour demander le boycott de la compétition!

Une épreuve marquera ces mondiaux d’athlétisme: le marathon féminin. C’était une hécatombe: 68 participantes et 28 abandons à cause notamment de la chaleur. Plus de 30 degrés et quasiment 75% d’humidité. La course programmée en pleine nuit n'a presque pas attirée de spectateurs. Ces mondiaux sont une "catastrophe" dit carrément Kévin Mayer, la star française de l’athlétisme.

"On doit aller au boycott"

Et les passionnés de foot redoutent le même fiasco dans trois ans pour la Coupe du Monde, d’ores et déjà entachée par des soupçons de corruptions et les centaines d’ouvriers morts sur le chantier des huit stades climatisés. Parmi les voix qui s’élèvent: celle de Richard Bouigue, co-directeur de l’observatoire du sport à la Fondation Jean-Jaurès.

"Il y a à peu près rien qui va. Ni sur les droits humains et le respect des droits de l’Homme, ni sur les conditions du respect du droit international du travail, ni sur la lutte contre le réchauffement climatique et ni sur l’organisation elle-même puisqu’on a été obligé de modifier la période. Ça fait des années que des journalistes des ONG alertaient sur ce sujet et aujourd’hui, on doit aller au boycott. C’est peut-être la seule solution".

"Jouer en hiver au Qatar, n’est pas pire que jouer au Brésil en été"

J’ai regardé la météo: il fera jusqu’à 42 degrés aujourd’hui à Doha pour les mondiaux d’athlétisme. Mais les défenseurs de la Coupe du Monde de foot rassurent, il ne fera pas aussi chaud dans trois ans car la compétition a exceptionnellement été décalé à novembre-décembre à la demande notamment de Philippe Piat, président du syndicat international des footballeurs.

"Ça devrait être jouable, il y a pratiquement deux mois d’écart entre le 1er octobre et le 20 novembre. Les statistiques qui avaient été étudiés laissent croire que jouer en hiver au Qatar, n’est pas pire que jouer au Brésil en été ou en Argentine. Avec aussi, la capacité que si les températures devaient dépasser 32 degrés, il y ait à chaque mi-temps, un moment où les joueurs pourraient se désaltérer et se refroidir".

Sur place les Qataris assurent que le football passionne: en début de semaine un match de Ligue des Champions asiatique s’est joué devant 13.000 personnes. Ils disent aussi que les stades seront pleins dans trois ans, car les enfants seront en vacances pendant la Coupe du Monde de football.

Quentin Vinet (avec Caroline Petit)