Mondiaux d'athlétisme à Doha au Qatar: dur pour les athlètes... et pour la planète
Les mondiaux d’athlétisme ont lieu en ce moment au Qatar sous une chaleur écrasante. Des conditions terribles pour les athlètes, et pour la planète. Nous sommes en plein milieu du désert. Il est plus de minuit et il fait encore 33°. Avec une humidité de 75% le ressenti est de plus de 42°.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les marathoniennes s’élancent courageusement pour la première épreuve en extérieur. Au final seulement la moitié des participantes franchissent la ligne d’arrivée, du jamais-vu. Des volontaires de la Croix-rouge postés tous les 200 m. sur le parcours récupèrent les sportifs dont le corps lâche littéralement. On ne compte plus le nombre de brancards et de chaises roulantes qui passent, portant des athlètes totalement désemparés.
De l’aveu même de celui qui a créé le système de refroidissement du stade, le site utilise une "bonne quantité d’énergie"
Heureusement pour les sportifs, la plupart des épreuves se déroulent dans un stade climatisé, mais là c’est la planète qui souffre. Le Khalifa Stadium de Doha un stade climatisé, à ciel ouvert. Alors qu’il fait plus de 40° à l’ombre dehors, la température dans le stade oscille entre 22 et 25°. Pour que ça fonctionne, une centrale produit de l’eau glacée, qui est ensuite envoyée dans l’air via 3.000 canons disposés autour de la piste. Pour le Qatar, pas de problème, tout a été fait pour que le bilan carbone de la compétition soit neutre, bien sûr.
De l’aveu même de celui qui a créé le système de refroidissement du stade, le site utilise une "bonne quantité d’énergie", sans parler des générateurs diesel de secours ultra polluants qui se mettent en route en cas de coupure d’électricité.
Le Qatar compte sur l’énergie solaire pour faire baisser son empreinte carbone, mais rien n'est prêt
Ce stade n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend avec la Coupe du monde de football de 2022. Là, ce ne sera pas 1, mais 8 stades qui seront entièrement climatisés pour accueillir sportifs et spectateurs dans des conditions acceptables.
Le Qatar compte sur l’énergie solaire pour faire baisser son empreinte carbone. Mais d’une part pour l’instant les panneaux solaires ne sont pas en place. D’autre part ça peut paraître paradoxal mais les panneaux solaires marchent mal quand il fait trop chaud : les températures très élevées les rendent moins efficaces. Sans parler du sable et de la poussière qui s’accumulent sur les panneaux et arrêtent les rayons du soleil. Une organisation qui jette un froid à 3 ans de la Coupe du monde de football.