RMC

Impact des pesticides sur la population: "On est devant un scandale sanitaire potentiel"

François Veillerette, porte-parole de Générations-Futures.

François Veillerette, porte-parole de Générations-Futures. - Capture RMC Découverte

L'association Générations Futures a recueilli plusieurs centaines de témoignages de victimes présumées ou reconnues des pesticides, qu'elle a regroupés sur une carte de France. Objectif: que les pouvoirs publics prennent enfin les mesures nécessaires pour protéger les populations exposées.

Pour que les pouvoirs publics prennent enfin les mesures appropriées pour mettre fin au "drame sanitaire" qui se joue dans nos campagnes. L’association Générations Futures a recueilli 500 témoignages de victimes présumées ou reconnues de pesticides dont elle a fait une carte consultable sur le site internet victimes-pesticides.fr. Des agriculteurs, des particuliers, qui vivent près des zones agricoles, qui sont malades ou dont les animaux de compagnie sont malades. Depuis qu’elle a lancé le site jeudi avec 400 témoignages, une centaine supplémentaire sont parvenues à l’association.

L’origine des témoignages montre que pratiquement toute la France est touchée, le centre du pays étant toutefois moins impacté. "Les personnes qui habitent en zones rurales près des zones où on pulvérise des pesticides ne sont pas protégées. C'est pour cela qu'on a voulu faire cette carte", explique François Veillerette, porte-parole de Générations-Futures, ce vendredi dans Bourdin Direct.

"Un problème sous-estimé chez les agriculteurs, ignoré chez les riverains"

"Il faut rendre la problématique visible pour qu'une action publique soit mise en œuvre : on peut interdire certains produits, favoriser une agriculture sans pesticide de synthèse près des habitations, et légiférer pour déterminer des distances minimales à respecter entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides".

François Veillerette prévient: "On est devant un scandale sanitaire potentiel". "Les témoignages qu'on montre, c'est la partie émergé de l'iceberg, il y a beaucoup plus de personnes concernées. Chez les agriculteurs le problème est sous-estimé, et chez les riverains, le problème est tout simplement ignoré. J'espère que cela va être entendu en haut lieu. Il y a beaucoup d'économies en termes de santé publique à faire dans cette affaire".

Aujourd'hui, les mesures et les arrêtés pris pour protéger les populations sont jugés insuffisants. "Dire qu'on va planter des haies, ça prend du temps à pousser et ça n'arrête pas les pesticides", dénonce François Veillerette. Pourtant, "les solutions existent, et avant tout l'interdiction d'utilisation de tout un certain nombre de produits phytosanitaires près des maisons".

Philippe Gril avec JJ. Bourdin