Une fugitive allemande retrouvée après 30 ans de cavale grâce à l’intelligence artificielle

Daniela Klette, 65 ans, a été arrêtée à Berlin le 26 février dernier, et aussitôt emprisonnée. La police lui reproche d’avoir été membre de la Fraction Armée Rouge, la fameuse Bande à Baader dans les années 90. Elle est accusée de plusieurs attentats contre la Deutsch Bank, contre l’ambassade américaine ou encore contre une prison. Elle aurait aussi attaqué un fourgon blindé.
Et c’est un journaliste canadien qui a retrouvé sa trace. Au départ, un auditeur allemand a contacté la presse parce qu’il pensait avoir retrouvé Daniela Klette. Il avait croisé une femme qui ressemblait à l’avis de recherche.
La fugitive, fan de capoeira, vivait au coeur de Berlin
Le journaliste canadien Michael Colborn, spécialiste en reconnaissance faciale, est alors sollicité. Il compare les photos mais c’est une fausse piste. Il utilise alors un logiciel faisant appel à l’intelligence artificielle. Il entre une photo de la terroriste qui date de 30 ans et lance une recherche sur internet.
Dix minutes plus tard, bingo: le logiciel a retrouvé des photos d’une vieille dame, fan de de capoeira, une danse brésilienne. Le logiciel est formel: la jeune terroriste et la femme qui aime la danse brésilienne et les fleurs, ne sont qu’une et même personne. Daniela Klette vivait à Berlin sous un faux nom, discrètement… Mais en laissant traîner quelques photos d’elle sur les réseaux sociaux, elle s’est fait attraper.
La police l’a arrêtée fin février, juste après la publication de l'enquête dans un podcast. Les journalistes qui ont participé à cette enquête affirment n’avoir rien communiqué à la police, et la police affirme de pas avoir eu besoin des informations de la presse. Un mystérieux informateur les aurait mis sur la piste juste avant, en novembre dernier…
En réalité, le plus vraisemblable, c'est que les enquêteurs de la brigade criminelle ont appris qu’on pouvait retrouver sur Facebook une terroriste recherchée depuis 30 ans grâce à un logiciel grand public qui coûte 30 euros par mois. Et le plus vraisemblable, c'est qu’ils ont fait exactement comme le journaliste canadien.
Seulement, les policiers ne peuvent pas le dire. D’abord parce que cela ne fait pas sérieux, mais surtout parce que légalement, ils n’ont pas le droit d’utiliser ce logiciel. Il y a des lois sur le respect de la vie privée qui les en empêchent. D'où la version officielle, selon laquelle la police n’a pas utilisé l’intelligence artificielle.