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À Gaza : "On a perdu contact avec nos collègues", déplore Helena Ranchal de Médecins du Monde

Des nuages de fumée après des frappes israéliennes, au nord de la bande de Gaza, photo prise depuis Israël, le 27 octobre 2023

Des nuages de fumée après des frappes israéliennes, au nord de la bande de Gaza, photo prise depuis Israël, le 27 octobre 2023 - Menahem KAHANA / AFP

L'armée israélienne a intensifié cette nuit ses bombardements dans la bande de Gaza. La guerre a déplacé 1.4 millions de Gazaouis. Tous fuient au sud, vers des camps de réfugiés. Sur place, comme dans l'ensemble de la bande de Gaza, les conditions humanitaires sont catastrophiques. Les ONG s'alarment et les hôpitaux subissent des pénuries.

Depuis vendredi soir, l'armée israélienne mène des bombardements d'une intensité "sans précédent" depuis le début de la guerre, sur le nord de la bande de Gaza, notamment à Gaza-ville.

En riposte aux frappes israéliennes, la branche militaire du Hamas a annoncé sur la messagerie Telegram le tir de "salves de roquettes en direction d’Israël en réponse aux massacres contre les civils". Les communications et internet ont été coupés dans la bande de Gaza. Helena Ranchal, directrice des opérations internationales de Médecin sans frontières témoigne de la situation humanitaire désastreuse à Gaza, sur RMC.

"Plus aucun contact avec son équipe"

Ces coupures affectent directement la vie des blessés à Gaza. Les perturbations affectent le numéro d'urgence central 101 et entravent l'arrivée des ambulances chez les blessés. À Gaza, le système humanitaire est confronté à un effondrement total.

Les Nations unies et les ONG qui opèrent sur place ont perdu le contact avec leurs équipes car les communications et internet ont été coupées. "Je n'ai plus aucun contact avec mes équipes sur place", témoigne Helena Ranchal.

"Les malades sont en grande souffrance, c'est très dur pour les soignants de travailler dans ces conditions", explique Helena Ranchal.
"Il y a un risque d'épidémie", explique Helena Ranchal, directrice des opérations internationales de Médecins du Monde.

La demande d'un cessez-le-feu par la communauté internationale et les ONG

Selon la diplomatie française, 54 tonnes d'aides humanitaires partiront samedi pour Gaza. Tandis que vendredi, le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi à une "trêve humanitaire". En déplacement cette semaine en Israël, puis en Jordanie et en Egypte, il a notamment appelé à créer une coalition pour lutter contre le Hamas.

"Il faut vraiment avoir un cessez-le-feu et faire valoir le droit humanitaire" explique Helena Ranchal.

La demande de cessez-le-feu est également portée par d'autres organisations humanitaires. Médecins du monde, comme des centaines d’organisations internationales, appelle à un cessez-le-feu pour sauver la vie de nos équipes et de centaines de milliers de civils pris au piège sans nourriture, sans eau, sans électricité.

"Honte à vous !", a lancé vendredi l'ambassadeur israélien à l'ONU, qualifiant d'"infamie" le vote par l'Assemblée générale d'une résolution réclamant une "trêve humanitaire".

Le Hamas palestinien a salué vendredi la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU réclamant une "trêve humanitaire" dans la bande de Gaza bombardée depuis le 7 octobre par Israël qui a qualifié d'infamie" ce vote.

Plus de 7.300 morts c'est le dernier bilan donné hier par le Hamas.

Cindy Nunes