Attentat de Moscou: accusée par Vladimir Poutine, l'Ukraine doit-elle s'attendre à des représailles?

Le dernier bilan de l’attentat en Russie fait état de 137 morts, dont trois enfants, et de 182 blessés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière en Russie depuis le début des années 2000. L’attaque a été revendiquée plusieurs fois par l'Etat islamique, mais dans son allocution, samedi, le président russe Vladimir Poutine s'est échiné à désigner l'Ukraine comme responsable.
Beaucoup craignent désormais que cette attaque ne devienne un prétexte à une nouvelle escalade de la violence. La porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche a estimé que l'EI portait "seul la responsabilité de cette attaque" et qu'il "n'y avait aucune implication ukrainienne". Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a lui affirmé que le président russe "est un menteur pathologique".
Les dernières nuits ont été courtes, souffle Jacky depuis Jytomyr, à l'ouest de Kiev. D'intenses bombardements ont fait trembler les villes ukrainiennes après l'allocution de Vladimir Poutine, témoigne-t-il.
“Il va se passer des choses très désagréables dans les jours qui viennent. On est impuissant. Là, aujourd’hui, tout le pays est rouge, c’est alerte nationale avec recommandation de ne pas sortir de chez soi”, indique–t-il.
De la résignation chez les Ukrainiens?
Si le Kremlin rejette la responsabilité de l'attentat de vendredi sur l'Ukraine, c'est pour justifier une nouvelle mobilisation, craignent certains. Mais Viktoria refuse de se laisser perturber. “C’était très attendu. Ça aurait même été plus étonnant qu’il n’accuse pas les Ukrainiens”, s’amuse-t-elle.
Le rire pour garder la distance, et la tête froide. “Son discours, c’était au milieu de très grosses attaques sur l’Ukraine. Quand la moitié de votre pays n’a plus d’électricité, votre priorité, ce n’est pas vraiment Poutine et encore moins ce qu’il dit”, insiste. Même résignation chez Anna.
“Les enfants kidnappés, les tortures… Franchement, je ne sais pas ce qu’ils peuvent faire de pire. Je n’ai pas envie de penser à ça en fait”, justifie-t-elle.
Tous confient une grande fatigue, après plus de deux ans de guerre et de nuits morcelées par l’explosion des missiles russes.