Brexit: commerce, flux... L'inquiétude à Calais

L'incertitude liée à un Brexit potentiellement brutal inquiète les Calaisiens alors que la France a mis en place son plan d'urgence pour se préparer à tous les scénarios.

Les discussions entre Theresa May et son opposition sont mal engagées et la perspective d'une sortie de l'UE sans accords économiques pointe le bout de son nez. Le chef de l'opposition au parlement britannique, Jeremy Corbyn, a demandé à la Première ministre d'écarter l'éventualité d'une sortie de l'UE sans accord le 29 mars. Sa réponse : "Impossible".

Alors face à cette incertitude, la France lance un plan pour faire face à cette éventualité d'un "no-deal". Edouard Philippe l'a annoncé jeudi. Un plan, préparé depuis avril 2018, pour faire face à l'éventualité "de moins en moins improbable" d'une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Edouard Philippe en visite ce vendredi

"La responsabilité du gouvernement c'est que notre pays soit prêt, que les intérêts de nos concitoyens soient préservés et défendus", a insisté le chef du gouvernement. Sur ce thème Édouard Philippe se rend donc ce vendredi dans le Pas-de-Calais.

Ils iront à la rencontre de dirigeants de PME pour évoquer les conséquences du Brexit et les dispositifs d’accompagnement, sur le site d’Eurotunnel et à Calais afin de faire le point sur les aménagements à mettre en place pour se préparer à la sortie du Royaume-Uni.

L'idée est de rassurer les ports français, notamment après cette annonce du gouvernement britannique. Des ports français, très dépendants de ces flux et surtout qui font face à la concurence de mastodontes comme Rotterdam ou Anvers.

"Ca peut signifier moins de shopping sur Calais"

A Calais, lieu de transit entre la France et l'Angleterre, où le tunnel sous la manche arrive, les habitants se demandent quel sera l'impact de ce Brexit sans accord.

Dans le flou qui entoure le Brexit, Hervé Lefebvre, président de l’Union des métiers et des industries hôtelières se montre toutefois confiant. "On est quand même déjà la première ville prête à recevoir l'Anglais d'après Brexit."

Une crainte quand même pour Solange Leclercq, directrice de l’office de tourisme : elle appréhende la baisse du pouvoir d’achat des Britanniques…

"Ca peut signifier moins de shopping sur Calais si cela signifie que le taux de change est défavorable aux Anglais."

La mairie veut un rétablissement du "Duty free" dans la ville pour compenser

Du côté de la mairie, les inquiétudes concernent surtout la mise en place, en un temps très court, des nouvelles infrastructures dues au Brexit, explique la maire de Calais Natacha Bouchard.

"Les travaux démarrent maintenant afin justement de permettre de pouvoir accueillir les douanes et éviter de l'engorgement, des bouchons..."

Dans le cadre du Brexit, Natacha Bouchard espère le retour du "Duty Free", autrement dit la vente de produit détaxés, dans la ville de Calais.

Margot Dulard (avec James Abbott)