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"C'est triste après tant d'attente": le Royaume-Uni sous le choc pour Charles III, atteint d'un cancer

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Le roi Charles III est atteint "d'une forme de cancer", comme l'a annoncé par surprise la famille royale britannique ce lundi. Jérôme Carron, spécialiste de la famille royale, et de nombreux Britanniques notent la malchance du souverain qui est resté quasiment toute sa vie dans l'ombre de la reine Elizabeth II.

Surprise et choc au Royaume-Uni. Le roi Charles III est dans toutes les conversations ce mardi matin à Londres. Le palais de Buckingham a annoncé ce lundi que le roi était atteint "d'une forme de cancer". Une annonce qui a surpris de nombreux Britanniques voire suscité le choc, moins d'un an après son accession officielle au trône.

Les Britanniques rencontrés par RMC ce mardi matin dans les rues de la capitale britannique étaient plutôt tristes et lui souhaitent un prompt rétablissement. Tous espèrent qu'il vaincra la maladie. Nombreux sont ceux à estimer que Charles III joue vraiment de malchance: il a attendu toute sa vie d'être roi et on lui diagnostique un cancer à peine neuf mois après son couronnement, glissait par exemple Charlie, chauffeur de taxi, et sincèrement peiné par la nouvelle.

"C'est assez triste car il a attendu très longtemps avant son couronnement, et les choses se sont plutôt bien passées depuis. Il avait trouvé un contact assez proche avec les nouvelles générations, malgré ses 75 ans, et là, tout s'arrête d'un seul coup", note Jérôme Carron, grand reporter à Point de Vue et spécialiste de la famille royale britannique, dans Apolline Matin.

Ses apparitions publiques suspendues

Le roi Charles III continuera malgré tout à exercer certaines tâches et missions. Ses rendez-vous, une fois par semaine, avec le Premier ministre Rishi Sunak sont maintenus pour le moment, a fait savoir la couronne britannique.

Mais toutes ses apparitions publiques sont suspendues, comme lui ont demandé les médecins. En attendant, c'est surtout son épouse, la reine Camilla, qui assurera la représentation du Royaume-Uni. Elle sera épaulée par William, mais difficulté: le fils aîné du roi doit en même temps veiller sur sa femme Kate qui a subi une lourde opération il y a quelques semaines.

Témoin RMC : Jérôme Carron - 06/02
Témoin RMC : Jérôme Carron - 06/02
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Le choc de la presse

"Le roi a un cancer", titrent sobrement le Times et le Daily Telegraph, affichant en grand le portait du monarque publié lundi soir par le palais de Buckingham en même temps que son communiqué, et soulignant que le souverain est "aussi optimiste qu'il puisse l'être" dans cette situation.

The Mirror partage en une "le choc" ressenti par la nation britannique, qualifiant l'annonce du palais de "bombe" et soulignant que le problème bénin de prostate du roi, pour lequel il a été admis à l'hôpital et opéré il y a une dizaine de jours, "a peut-être pu sauver" sa vie.

"En quelques heures, le destin de la famille royale a basculé, et celui du Royaume-Uni avec lui", souligne le Daily Telegraph, qui pointe le changement d'époque avec celle du roi George VI, le grand-père de Charles III, qui avait lui gardé secret ses graves problèmes de santé avant son décès en 1952.

Le Daily Mail dépeint le portrait d'un roi combatif, "profondément reconnaissant" que les médecins aient "détecté tôt" son cancer. "Remettez-vous vite votre Majesté, le pays a besoin de vous", exhorte le journal.

Camilla aux commandes

Le biographe royal Christopher Wilson souligne également dans le Daily Telegraph que Charles a "l'amour de sa vie à ses côtés", "son roc" la reine Camilla, pour l'aider à traverser cette épreuve.

"In Camilla We Trust" ("Nous faisons confiance à Camilla"), affiche The Mirror, qui pointe le changement drastique d'image d'une reine, ex-maîtresse du roi quand il était marié à Diana, qui fut jadis une "paria" et "dirige désormais la Firme", en référence au surnom de la famille royale.

Harry rentre au bercail malgré les brouilles

La visite au Royaume-Uni du prince Harry, exilé en Californie avec sa famille depuis 2020 et en froid avec la famille royale, soulève de nombreuses interrogations et espoirs de réconciliation. "Est-ce le moment pour Harry de rentrer au bercail?", interroge The Mirror, quand le Daily Mail se demande si "William et Harry vont finalement se réconcilier", après s'être déchirés ces dernières années.

Harry, le fils cadet du roi, qui réside aux Etats-Unis, a lui annoncé qu'il rentrait à Londres dans les plus brefs délais pour se tenir aux côtés de son père. Mais il a officiellement renoncé à ses fonctions au sein de la famille royale, et il ne peut donc plus représenter la couronne britannique jusqu'à nouvel ordre. D'autant que, comme Jérôme Carron le confirme, ils ne se parlent pratiquement plus avec son frère. "Il y a un véritable froid", illustre-t-il.

Même si l'entourage et les médecins se déclarent extrêmement optimistes et positifs pour la convalescence de Charles III, à Londres, certains ont déjà les yeux tournés vers l'avenir. Un avenir qui semble promis à William, qui ferait "un très bon roi", comme le confie une étudiante avant de rejoindre son université ce mardi matin dans les rues de la capitale britannique.

J.A. avec Nicolas Ropert à Londres