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"Ce sera la justice qui m’arrachera mon enfant": Marine vit dans la peur qu'on lui retire son fils de 4 ans

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Craignant un renvoi de son fils au Japon auprès d'un père qu'elle accuse de violence conjugales, Marine Verhoeven, assure qu'elle se battra jusqu'au bout pour conserver son enfant près d'elle, malgré les décisions de la justice française.

Tout commence en 2017 : Marine Verhoeven quitte son mari japonais, qu'elle accuse de violences conjugales, pour revenir en France. La jeune femme dépose une requête en divorce pour rester dans l'Aude avec son fils Louis. Son mari enclenche une procédure d'enlèvement d'enfant. Débute alors une véritable bataille judiciaire.

Dans un premier temps, le père obtient raison. Mais la cour de cassation casse ces jugements en novembre 2018. La justice française se prononce donc à nouveau et le 4 juillet 2019, la cour d'appel de Toulouse donne raison au père qui réclame le retour de son fils au Japon. La mère dépose un ultime pourvoi en cassation, mais il n'est pas suspensif et depuis le 4 août, Louis peut être renvoyé au Japon à tout moment.

"Il est hors de question que je l'abandonne"

"Si la police vient le chercher je ne peux rien faire. Ce n’est pas moi qui le rend ce sera la France, ce sera la justice qui m’arrachera mon enfant", s’inquiète-t-elle au micro de RMC, ajoutant être prête à se battre jusqu’au bout.

"Je continue à me dire que ce n’est pas normal et que quelqu’un va réagir. Je suis sa mère il est hors de question que je l’abandonne. Je ferai tout dans la loi, je continuerai les démarches, j’irai en cassation j’irai devant la cour européenne des droits de l’homme je récupérerai mon fils", prévient Marine Verhoeven.

Elle peut compter sur le soutien de sa famille et de tout un village. Viviane, la grand mère maternelle de Louis, vit elle aussi dans la crainte que son petit fils de 4 ans retourne vivre au Japon avec son père, loin de sa mère: "Il ne parle pas japonais, il est scolarisé en France et à ses amis en France. Pourquoi on ne prend pas en compte Louis ? Comment on fait pour que les droits de mon petit fils et de ma fille soient respectés", s'interroge-t-elle.

Cagnotte de soutien

"On veut juste que Louis ait le droit d'épuiser tous les recours avant qu'on le sépare de sa maman. On fait énormément de mouvements en France pour la protection des femmes et des enfants et ce n'est pas en accord avec ce qu'on dit", explique de son côté Magali, une voisine qui a lancé une cagnotte pour épauler Marine. Elle a déjà récolté près de 2.000 euros.

Né au Japon, Louis y a toujours vécu avec ses parents jusqu'à son départ en France. La cour d'appel de Toulouse a estimé le 4 juillet dernier, que le Japon était "le pays de résidence habituel de l'enfant au moment de son déplacement illicite par sa mère", estimant que le fait de rester en France est une "violation objective du droit de garde du père".

Marion Dubreuil (avec Guillaume Dussourt)