Clash Trump-Zelensky: le président américain "est à cran, il n'a pas quitté sa campagne électorale"

Le monde a été sidéré vendredi après la violente alercation entre Donald Trump, JD Vance et Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Le président américain et son vice-président s'en sont pris au président ukrainien, l'accusant d'être "irrespectueux", de faire preuve d'ingratitude envers les États-Unis et menaçant d'arrêter le soutien américain envers Kiev.
"C'est la confirmation que Trump ne comprend rien à la situation internationale et se laisse guider par ses émotions pour parler au pays", réagit ce samedi sur RMC Jean-Eric Branaa, maître de conférences et spécialiste des États-Unis.
"JD Vance à lancé les hostilités, c'est historique"
"En réalité, Trump n'a pas quitté sa campagne électorale. Sur le plan international, c'est très compliqué, ça vient après un mois très compliqué sur le plan intérieur dans lequel quasiment tout ce qu'il a proposé a été renvoyé en justice, arrêté ou complètement démantelé", poursuit l'universitaire au micro d'Anaïs Matin. "Il était à cran. C'est d'ailleurs JD Vance qui a lancé les hostilités, c'est historique, il n'a pas de compétences diplomatiques."
C'est effectivement ce dernier qui s'en est pris le premier à Volodymyr Zelensky après que celui-ci l'a interrogé sur la "diplomatie" évoquée par le vice-président afin d'arrêter la guerre en Ukraine. "Je parle du type de diplomatie qui va mettre fin à la destruction de votre pays", lui répond-t-il, avant de hausser le ton: "Si je peux me permettre, je trouve qu'il est irrespectueux de votre part de venir dans le Bureau ovale et d'essayer de débattre de ça devant les médias américains."
Après cela, Donald Trump s'est emporté, accusant le président ukrainien de "jouer avec la troisième guerre mondiale", avant de le menacer: "Soit vous concluez un accord, soit nous vous laissons tomber". Une hypothèse peu crédible selon Jean-Eric Branaa. "Les États-Unis sont toujours derrière l'Ukraine", soutient-il. Non pas forcément par conviction mais du moins parce que le Congrès fera pression.
"Cirque diplomatique"
"Derrière Trump et JD Vance, c'est le Congrès qui vote les traités et les budgets. Au Congrès, il y a eu des réactions, plusieurs représentants ont expliqué que c'était Poutine l'agresseur. La marge de manoeuvre est tellement courte au Congrès pour Trump qu'il ne pourra pas se passer de cet avis-là", rappelle-t-il.
Ce clash va-t-il refroidir considérablement les échanges entre Kiev et Washington, notamment pour les négociations d'un accord de cessez-le-feu avec la Russie? "Cest une grosse crise diplomatique", concède le maître de conférences, mais "parce qu'elle est médiatisée". "Ce genre de clash devant une caméra est extrêmement rare" mais "l'affaire va se tasser", assure-t-il, évoquant un "cirque diplomatique" qui ne devrait pas, toutefois, remettre en cause les "alliances internationales".
Zelensky "pourra revenir quand il sera prêt à la paix", prévient Trump
À l'issue de l'altercation, Donald rump a demandé à Volodymyr Zelensky de partir, annulant la conférence de presse conjointe et le déjeuner de travail initialement prévus. "Il pourra revenir quand il sera prêt à la paix", a-t-il écrit plus tard sur son réseau Truth Social.
Interrogé par Fox News, le président ukrainien a souhaité pouvoir réparer sa relation avec Donald Trump. Mais il sera "difficile" pour l'Ukraine de gagner la guerre sans l'aide des Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Abasourdis par la spectaculaire altercation vendredi dans le Bureau ovale, qui a entraîné le départ prématuré de Volodymyr Zelensky de la Maison Blanche sans signer l'accord sur les minerais pour lequel il était venu, la plupart des dirigeants européens se sont empressés de défendre le président ukrainien.
Emmanuel Macron réitière son soutien à l'Ukraine
Emmanuel Macron a martelé vendredi qu'il y avait "un agresseur, la Russie" et un "peuple agressé" en Ukraine méritant le "respect". Il a aussi asséné que "si quelqu'un joue à la troisième guerre mondiale, c'est Vladimir Poutine", et non Volodymyr Zelensky comme l'en a accusé Donald Trump en le recevant à la Maison Blanche.
Chers amis ukrainiens, vous n'êtes pas seuls", a aussi écrit sur les réseaux sociaux le Premier ministre polonais Donald Tusk. "Une Suède unie est derrière nos amis en Ukraine", a écrit le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, terminant par un "Slava Ukraini!" ("Gloire à l'Ukraine!").