Comme Venise, faut-il faire payer l’accès aux villes touristiques?
Faut-il faire payer l’accès aux villes touristiques ? Ce sera le cas dès l’été prochain à Venise. Le Parlement italien vient de voter cette disposition. L’objectif est de tenter de limiter le tourisme de masse. Concrètement, il s’agira de payer un ticket d’entrée, entre 2€50 et 10€ selon la saison.
C’est une taxe qui concerne avant tout les touristes d’un jour, ceux qui arrivent par bateaux et même par paquebots entier, les croisiéristes qui ne descendent pas à l’hôtel et ne sont donc pas concernés par la taxe de séjour déjà en place.
"Ce premier pas vise à décourager ce genre de tourisme nocif"
Des croisiéristes qui représentent deux tiers des 30 millions de touristes annuels à Venise. Un flot difficile à maîtriser, même au gré des petits canaux explique le journaliste italien Paolo Levi.
"Il fallait absolument intervenir car la ville est tellement usée par ce flux incessant qu'elle risque de s'écrouler sur elle-même. Donc il y a un risque de submersion par les eaux, et l'autre menace est la submersion touristique. Ce premier pas vise à décourager ce genre de tourisme quotidien qui est le plus nocif."
"Négatif pour les gens qui n'ont pas les moyens"
600 navires géants font escale à Venise chaque année. Et avec eux, son lot de dégradations, de pollution, de sites naturels ravagés.
La taxe d’entrée à Venise pourrait rapporter jusqu’à 50 millions d’euros par an. Une somme destinée à l’entretien et aux réparations. Mais est-ce le bon système pour Venise et plus globalement pour tous ces sites envahis par les perches à selfie ? Pas certain pour Sophie Lacour experte en tourisme.
"Certains régulent le nombre de personnes, d'autres taxent... On ne sait pas ce qui va marcher le mieux. A Venise il y aura toujours des gens qui voudront y aller. Ce sera négatif pour les gens qui n'ont pas les moyens."
D’autres destinations italiennes ont déjà adopté cette taxe d’entrée : les îles éoliennes, l’île d’Elbe ou encore les Cinque Terre.