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Donald Trump continue sa guerre commerciale: “il faut y répondre de façon agressive”

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Donald Trump continue son offensive: nouvelle hausse des droits de douane, 25% de plus sur l’aluminium et sur l’acier. Et pour l’écrivain Arthur Chevallier, le président américain mène une guerre commerciale.

Ce que fait Donald Trump, ça s’appelle du protectionnisme. Le protectionnisme, ça s’oppose au libéralisme. C’est une politique économique qui consiste à protéger ses industries de la concurrence. Alors ce n'est pas très populaire. Puisque depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on part du principe que les échanges économiques, ça favorise la paix.

Alors, pourquoi le libéralisme favoriserait davantage la paix que le protectionnisme? L’idée est simple: si des pays commercent l’un avec l’autre, ils n’ont pas d’intérêt à se combattre puisqu’ils gagnent de l’argent. Le meilleur exemple, c’est l’Union européenne. Un marché commun où circulent les biens et les personnes. Ce n'est pas un système irréprochable, c’est vrai. Mais depuis la création de l’Union européenne, il n’y a jamais eu de guerre entre un de ses membres. C’est quand même remarquable.

Dans l’histoire, qui pratiquait le protectionnisme?

Depuis la préhistoire, la base du commerce, c’est l’échange. Ça, c'est le principe. Mais on ne se déplaçait pas comme aujourd’hui. Aller de Paris à Pékin à dos d’âne, c’est nettement moins rapide qu’en avion. Donc, vous étiez limité par nature. Donc protectionnistes un peu par nature. Il faut attendre les débuts de la mondialisation pour que la question se pose. Ça commence doucement dans la deuxième moitié du XVIIIe pour exploser au XIXe siècle. Le siècle du libre-échange.

Ça concernait la France, mais pas seulement. Beaucoup de pays d’Europe, notamment l’Angleterre. On avait des industries puissantes avec des produits de haute qualité. On voulait les vendre au monde entier. Parfois même de force. Par exemple, la Chine n’avait pas du tout envie du libéralisme, elle préférait le protectionnisme, c’est sa tradition. Mais on ne lui a pas laissé le choix. On lui a fait une guerre en 1839 pour la forcer à ouvrir ses ports aux Européens.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Chevallier remonte le temps : Le protectionnisme dans le monde à travers l'histoire - 12/02
2:52

Et les États-Unis?

Le protectionnisme, c’était aussi une tradition américaine. Au XIXe siècle, les États-Unis protégeaient leurs industries avec des tarifs douaniers très élevés. Et un des présidents à avoir mené une des politiques les plus dures en matière de protectionnisme, c’est William McKinley. Il occupe la Maison-Blanche de 1897 à 1901. Et qui est le premier admirateur de McKinley? C’est Donald Trump. Il a même déclaré s’en inspirer dans plusieurs interviews.

C’est comme un retour aux sources. Depuis 1945, les États-Unis sont favorables au libre-échange donc c’est un tournant. Mais à l’échelle de leur histoire, ils ont passé plus de temps à se protéger qu’à s’ouvrir. Avec parfois beaucoup de succès. En tout cas, une chose est sûre, cette guerre commerciale, il faut y répondre de façon agressive. Et protéger, nous aussi, nos industries.

Arthur Chevallier