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Drame dans la Manche: l'Etat va prendre en charge l'inhumation des 27 victimes

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Les 27 corps se trouvent actuellement à l'institut médico-légal de Lille, où ils ont été transférés après le naufrage.

Mettre des noms sur des victimes. Et leur rendre un dernier hommage. Gérald Darmanin a annoncé mardi sur Twitter que l'État prendrait à sa charge l'inhumation des 27 migrants décédés lors du naufrage en Manche de leur embarcation à destination du Royaume-Uni mercredi dernier.

L'État "travaillera avec les communes qui acceptent d'accueillir les défunts", a ajouté le ministre de l'Intérieur, en précisant qu'il s'agissait d'une demande du président Emmanuel Macron. Toutefois, la France ne prendra pas en charge d'éventuels rapatriements de corps si les familles en font la demande, a précisé l'entourage de Gérald Darmanin, soulignant que les pays d'origine peuvent le faire.

Selon une source proche de l'enquête, les corps se trouvent toujours à l'institut médico-légal (IML) de Lille, où ils ont été transférés après le naufrage. Ils doivent être identifiés par l'Unité d'investigations et d'identification de la gendarmerie, a ajouté cette source, pour qui les victimes sont a priori majoritairement d'origine irako-kurde.

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La gendarmerie maritime a précisé que le bateau était parti dans le nuit du 23 au 24 de Loon-Plage (Nord), près de Grande-Synthe, "en fin de nuit entre 23H et minuit". L'enquête exclut a priori une collision, a ajouté cette source. Le bateau, un longue embarcation pneumatique à fond souple selon les sauveteurs, aurait pris l'eau puis se serait plié en milieu de matinée à la limite des eaux britanniques.

Selon les deux rescapés, un Somalien et un Irakien entendus par les enquêteurs, "une trentaine de personnes" étaient à bord, a affirmé la gendarmerie. "On ne peut pas exclure des disparus" en plus des 27 morts et des deux rescapés, a-t-elle ajouté.

Sur le déroulé exact du naufrage, et de l'intervention des sauveteurs, les enquêteurs ont "récupéré une masse de données" actuellement en cours de traitement, à recouper avec les témoignages des rescapés, a-t-elle encore indiqué.

Ce drame, le plus meurtrier survenu en Manche, a relancé les tensions entre la France et le Royaume-Uni au sujet de la lutte contre les traversées du "Channel" par des immigrés clandestins, qui se sont développées depuis 2018.

Le Premier ministre Jean Castex devait écrire mardi à son homologue Boris Johnson pour lui proposer de travailler à l'élaboration d'"un accord équilibré" sur l'immigration clandestine entre son pays et l'Union européenne (UE), avait annoncé lundi Gérald Darmanin à l'issue d'un Conseil de défense de sécurité intérieure. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs rejeté toute "remise en cause" des accords du Touquet (2004) qui placent la frontière britannique côté français, ainsi que l'ont suggéré plusieurs personnalités d'opposition, en rappelant que ce texte ne concernait que l'immigration légale.

Au 20 novembre, 31.500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l'année et 7.800 avaient été sauvés. Avant le naufrage de mercredi, le bilan humain depuis janvier s'élevait à trois morts et quatre disparus.

La rédaction de RMC (avec AFP)