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Élections générales au Royaume-Uni: les travaillistes devraient reprendre le pouvoir

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Les élections générales au Royaume-Uni se déroulent ce jeudi 4 juillet et les sondages prédisent une victoire des travaillistes, ce qui mettrait fin à 14 années au pouvoir sans discontinuité des conservateurs. L'extrême droite, emmenée par Nigel Farage, pourrait même devenir la principale force d'opposition.

Des élections législatives anticipées ont lieu ce jeudi 4 juillet au Royaume-Uni. Une victoire de la gauche est attendue, mais accompagnée d'une progression de l'extrême droite.

Le scrutin devrait donc sonner la fin de la partie pour le Premier ministre conservateur Rishi Sunak. Les sondages lui prédisent une défaite sévère. En arrivant au pouvoir il y a un peu moins de deux ans, il était le plus jeune Premier ministre depuis deux siècles. Le locataire du 10 Downing Street était également le premier Indien et hindou a diriger l’ancien colonisateur. Banquier d'affaires et marié à une millionnaire, il est aussi le plus riche de la classe politique anglaise.

Estelle Denis donne rendez-vous aux auditeurs de RMC et téléspectateurs de RMC Story pour son talk-show d’opinions et de débats. Toujours accompagnée de Fred Hermel, Emmanuelle Dancourt, Périco Legasse, Estelle Denis et sa bande s’invitent à la table des Français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. Nouveauté cette saison, l'humoriste Vincent Seroussi viendra nous expliquer ce qu'il n'a pas compris dans l'émission dans « Seroussi n'a pas tout compris ». « Estelle Midi », c’est de l’actu, des débats, des coups de gueule, des coups de cœurs, des infos et un zapping des meilleurs moments entendus sur RMC.
On n'arrête pas le progrès : Royaume-Uni, un candidat IA aux élections - 13/06
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Les élections avancées de six mois

Depuis, sa cote de popularité n’a cessé de s'effriter. Il est le roi de la gaffe et pâtit des résultats médiocres de l’économie britannique. Cette dernière paie encore les conséquences du Brexit.

Les élections générales étaient prévues en janvier 2025, mais Rishi Sunak les a avancées de six mois en pensant qu’il avait plus de chances de les remporter actuellementi. Un pari qui selon toute vraisemblance est raté.  

Le parti conservateur n’a cessé de reculer pendant la campagne et sa défaite ne fait guère de doute. Le règne des "tories" devrait se terminer ce jeudi, après 14 ans au pouvoir.

Keir Starmer vraisemblablement futur Premier ministre

Les travaillistes devraient donc retourner aux commandes. Le Premier ministre, qui sera nommé par le roi Charles III, devrait être Keir Starmer. Il a 61 ans et a l’air sévère comme la justice, ce qui n’est pas étonnant, puisqu'il a longtemps été le procureur général du royaume.

Au départ, c’est un fils de la classe ouvrière.  Un père ouvrier et une mère infirmière. Il est le premier de toute sa famille à être allé à l’université. Il a étudié le droit à Oxford, avant de faire une très brillante carrière de magistrat. 

Il s’est engagé en politique à gauche et a pris la tête du parti travailliste il y a quatre ans, en remplaçant Jeremy Corbin qui était accusé d'être antisémite. Une affaire que Keir Starmer a prise très au sérieux. Il a fait le menage et écarté du parti tous ceux qui pouvaient être soupçonnés d’antisemitisme.

Il a ensuite recentré le parti. Il est partisan de la discipline budgétaire, il est ferme sur la sécurité et aussi sur l’immigration, même s’il va abandonner l’idée de Rishi Sunak d’envoyer au Rwanda les immigrés clandestins. Ce projet qui a tant fait parler outre-Manche ne devrait finalement jamais voir le jour.

Nigel Farage veut se placer comme chef de l'opposition

L'immigration, elle, a été au centre de la campagne, notamment avec le retour de Nigel Farage. C’est une sorte de "Zemmour anglais", qui navigue depuis 20 ans entre le journalisme et la politique. C’est lui qui avait conduit la campagne pour le Brexit. Son parti, “Reform UK”, plaide pour un gel de l’immigration et pour la lutte contre les Small Boats, ces petits bateaux qui traversent la Manche. Il voudrait que ces immigrés clandestins soient systématiquement renvoyés en France.

Nigel Farage devant une affiche de campagne, affirmant que Keir Starmer, chef du parti travailliste, "n'arrêtera pas les bateaux", en référence aux migrants qui traversent la Manche.
Nigel Farage devant une affiche de campagne, affirmant que Keir Starmer, chef du parti travailliste, "n'arrêtera pas les bateaux", en référence aux migrants qui traversent la Manche. © OLI SCARFF / AFP

Les sondages annoncent que ce parti populiste devrait rassembler 16% des suffrages demain, à peine moins que la droite traditionnelle. En siège, cela ne se traduira que par une poignée d’élus mais Nigel Farage entend se positionner comme le nouveau chef de l’opposition. Il veut à terme recomposer la droite anglaise, avec une alliance des conservateurs et des populistes.

Nigel Farage a bien sûr observé de près ce qui se passe en France actuellement. En 2017, il était un fervent supporter de Marine Le Pen, parce qu’elle prônait la sortie de l'Europe et la sortie de l’euro.

Aujourd’hui, le nouveau Rassemblement national a moins ses faveurs. Dans une interview donnée mercredi, il a même estimé que le programme économique du RN, appliqué, pourrait faire advenir un désastre.

Nicolas Poincaré