Etat islamique au Khorassan: ce que l'on sait sur ce groupe qui a frappé Moscou et a déjà visé la France

L'attentat de Moscou, qui a fait au moins 137 morts, a été revendiqué par l'Etat islamique au Khorassan. Un groupe basé notamment en Afghanistan, qui a déjà visé la France. Depuis la Guyane, ce lundi, Emmanuel Macron a assuré que cette "entité" du groupe "Etat islamique" était à l'origine de "plusieurs tentatives" récentes sur le sol français.
Sa présence a été remarquée au moins deux fois sur le territoire français. Une première fois en novembre 2022. Sept personnes proches de cette branche de Daesh avaient été interpellées, soupçonnées de vouloir commettre un attentat à Strasbourg.
L'assaillant du pont de Bir-Hakeim, qui avait tué un touriste en décembre dernier, était lui aussi affilié à cette organisation.
Plus globalement, Gabriel Attal s'inquiète d'une menace terroriste de plus en plus forte. Il affirme que deux projets d'attentats djihadistes ont été déjoués depuis le début de l'année 2024. Un le 10 janvier. Un individu de 22 ans voulait s'en prendre à une boîte de nuit LGBT. Et un autre, le 5 mars, une église était visée par un homme de 62 ans.
"Une menace extrêmement dangereuse"
Une menace à prendre au sérieux selon le général Olivier de Bavinchove, ancien chef d'état-major de la force internationale de l'OTAN et ancien commandant des forces françaises en Afghanistan.
“L’État islamique au Khorassan, c’est une menace extrêmement dangereuse sur le sol français. Ils ont une idéologie mortifère, ils mènent un combat qui est mondial, ils n’ont pas de limites de temps et ils sont capables de mobiliser plusieurs milliers de combattants organisés en commando capables d’organiser des coups similaires à celui que nous avons observé à Moscou il y a deux jours. Cette idéologie peut frapper partout où elle le peut, de façon à porter des coups toujours extrêmement meurtriers en faveur de l’établissement d’un califat islamique mondial”, décrit-il.
Selon les Nations unies, l'EI au Khorassan compte 4.000 à 6.000 combattants, des troupes qui ont doublé en cinq ans. Khorassan, c'est le nom d’une région historique en Asie centrale. "Là-bas, c’est facile d’avoir de l’armement, et on oublie souvent que l’Etat islamique a beaucoup recruté dans les anciennes républiques soviétiques, expliquait Wassim Nasr sur RMC ce lundi. Il y a 12 ans, j’avais travaillé sur le djihad familial. C’étaient des familles entières, des clans entiers, qui avaient quitté ces pays-là pour aller vivre en Syrie sous le règne de l’Etat islamique."
"Il y a plusieurs attentats qui ont été déjoués avec des ressortissants de ces mêmes anciennes républiques soviétiques, qui ont été missionnés par cette branche de l’Etat islamique qui est basée en Afghanistan, selon Wassim Nasr. C’est cette branche-là qui a aujourd’hui les capacités de missionner des gens pour faire des attentats en Europe, en Russie, mais pas seulement. Le dernier grand attentat en Iran, c’était eux aussi."