RMC
International

Guerre en Ukraine: comment Donald Trump veut bousculer l'ordre mondial

placeholder video
Le président des États-Unis a franchi une nouvelle étape dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie. Très critique à l'égard de Volodymyr Zelensky, Donald Trump n'hésite pas à user du mensonge pour retourner l'opinion publique contre l'Ukraine.

Donald Trump a multiplié les attaques contre l’Ukraine et a accusé Volodymyr Zelensky d’être un "dictateur" et d’avoir lui-même provoqué la guerre en Russie. Jusqu’ici, il se contentait de défendre les intérêts de son pays et de faire de la provocation. Mais cette agressivité est un tournant.

Le président des États-Unis pratique l’inversion des valeurs: les méchants sont les gentils et les agresseurs sont les agressés. Cette stratégie est souvent employée par les régimes autoritaires pour se faire passer pour les gentils. Vladimir Poutine avait par exemple justifié l’invasion de l’Ukraine en disant que des nazis étaient au pouvoir.

"Logique propre aux dictatures"

Donald Trump ment pour justifier une invasion, dans une logique propre aux dictatures. Les comparaisons entre Hitler et Trump n’ont aucun sens. Ce n’est pas la même histoire ni la même époque. Mais pour rappel, en 1939, Hitler avait envahi les régions de Bohème Moravie, en Tchécoslovaquie, parce qu’il y avait des gens qui parlaient allemand. Ensuite, il avait justifié l’invasion de la Pologne en organisant une fausse agression. Des soldats allemands s’étaient déguisés en soldats polonais pour commettre un attentat en Allemagne. C’était le début de la Seconde Guerre mondiale.

Les États-Unis n'ont envahi aucun pays, mais Donald Trump a un but commun avec Vladimir Poutine, celui de bousculer l’ordre international tel qu’il existe aujourd'hui. Pour cela, il a besoin de rendre les démocraties coupables de quelque chose. L’Union soviétique faisait pareil et justifiait sa mainmise sur les pays d’Europe de l’Est en dénonçant l’impérialisme des démocraties.

C'est également ce qui se passe ces dernières années, en Asie, où la Chine ne dit pas qu’elle veut envahir Taïwan, mais que les Taïwanais sont des Chinois, donc que leur place est en Chine. Là encore, la logique est la même: passer pour un libérateur quand on est en fait un agresseur.

Pour essayer de s'imposer, les chefs d'État autoritaires mentent de façon disproportionnée. Quand quelqu’un vous ment au quotidien, sur tous les sujets et en ayant l’air sûr de lui, il est difficile de distinguer le vrai du faux. À la fin, la vérité n’a plus la moindre valeur. C’est ce qu’essaye de faire Donald Trump.

Arthur Chevalier